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Clémentine Martin
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5 mars 2018
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Akris : l’avant-garde du mouvement #MeToo

Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
5 mars 2018

Cette année, le droit de vote des femmes en Angleterre fête son centenaire : une excellente raison pour nos cousins anglo-saxons de chanter les louanges du mouvement des Suffragettes, ces femmes qui se sont battues sans relâche pour leurs droits civiques. À l’occasion de cet anniversaire, le directeur créatif d’Akris, Albert Kriemler, a eu l’excellente idée de recréer des personnages de femmes activistes du début du XXe siècle à Vienne, qui furent elles aussi à l’avant-garde de la lutte pour l’émancipation des femmes.


Akris - automne-hiver 2018 - Womenswear - Paris - © PixelFormula


Des femmes fortes et intelligentes, qui soutenaient le travail d’artistes d’avant-garde comme Gustav Klimt et Egon Schiele, dont les œuvres étaient projetées en grand format en arrière-plan d’un défilé au rythme enlevé. Les dessins révolutionnaires d’Egon Schiele laissaient déjà entrevoir une nouvelle ère pour les femmes et une redéfinition des canons de beauté.

Un défilé hommage à des personnages comme la photographe Madame d’Ora et la journaliste francophile Berta Zuckerkandl, qui reconnurent ces grands peintres à leur juste valeur et invitèrent à leurs salons des compositeurs comme Gustav Mahler et Arnold Schoenberg. Ces Autrichiennes avaient une vision nouvelle et extrêmement précise, très méticuleuse, qui transparaissait dans presque tous les looks de cette collection.

On retrouvait par exemple cette vision dans la coupe parfaitement jaugée et exécutée d’une parka en denim stretch avec de grandes poches pratiques, ou dans un costume masculin cousu au point sellier avec son chemisier en satin assorti, le tout dans le bleu saphir signature d’Egon Schiele.
 
Une collection élégante et toujours crédible, comme ce pull en cachemire côtelé aux lignes douces, porté avec un pantalon à jambes coniques en cuir de python vert d’un vert futuriste, une nuance retrouvée dans plusieurs peintures projetées en toile de fond au Palais de Tokyo.
 
Albert Kriemler a même réussi à capturer l’essence d’une robe de soirée ornée d’un imprimé abstrait, présentée alors qu’apparaissait en fond la célèbre photo sensuelle d’une danseuse de Madame d’Ora ; on la retrouvait également sur l’un des croquis du programme, avant de la voir défiler avec un superbe cardigan en dentelle.
 
La libération de la femme à Vienne, un demi-siècle avant que le terme ne commence à s’utiliser.
 
« En 1918, les femmes avaient gagné le droit d’aller à l’université et de voter dans de nombreux pays. Aujourd’hui, exactement cent ans plus tard, alors que le moment est également historique pour le droit des femmes, je veux rendre hommage à l’esprit de Vienne au début du XXe siècle. C’est cet esprit de liberté, de fonctionnalité et de droit à s’exprimer qui a initié une ère complètement nouvelle pour les femmes », a expliqué Albert Kriemler.

L’ancêtre européen du mouvement #MeToo.

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