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4 avr. 2016
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En Chine, les mannequins face aux capricieux canons de beauté

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4 avr. 2016

Longiligne et riante, la mannequin chinoise Xu Naiyu respire l'optimisme, mais reste lucide sur la versatilité du milieu, où les canons de beauté peuvent différer radicalement et freiner sa carrière internationale.



La jeune fille de 21 ans est une habituée des podiums de la China Fashion Week, qui s'est achevée jeudi à Pékin. On y a croisé de tout, du top vert minimaliste à la robe bigarrée, agrémentée de lunettes de protection et d'une perruque à stries jaunes.

« Dans ce milieu, la chance est tellement importante », explique Naiyu, entre deux défilés à l'Hôtel de Pékin, vénérable établissement situé près de la place Tiananmen, au cœur de la capitale chinoise. « Et travailler dur ne sert à rien, parce que vous ne pouvez pas changer votre apparence si les gens ne l'aiment pas. »

Les conceptions du « beau » peuvent varier entre l'Orient et l'Occident, note Roye Zhang, agent pour China Bentley Culture & Media, firme qui représente Naiyu et a été créée en 2003, un temps où le mannequinat était encore émergent en Chine. « Un visage que l'on trouve beau en Chine ne marchera pas forcément à l'étranger, et vice-versa », explique-t-il. 

Pour leurs défilés, les Occidentaux sont friands d'hommes chinois « pas trop grands, plus minces, et aux petits yeux très bridés ». Les modèles féminins, eux, seront « ressemblants à la Mulan du dessin animé Disney - elle n'est pas vraiment belle, mais immédiatement reconnaissable ». 

Les mannequins comme Ju Xiaowen - nouveau visage de L'Oréal Paris - sont populaires en Occident car elles ont quelque chose d'unique, explique-t-il, très loin des « canons traditionnels de la beauté en Chine, où sont appréciés les très grands yeux, non bridés, les visages blancs et la beauté sereine ».

Le gouffre est tel que son agence fait appel à des agents étrangers pour jauger le potentiel des aspirantes.

Petite, Naiyu rêvait déjà de podiums et de défilés pour Prada ou Chanel. Une ambition alimentée par ses parents, qui l'ont inscrite à des cours de maintien corporel et de poses photogéniques.

En deuxième année à l'Institut de techniques de la mode de Pékin, la jeune fille a entamé sa carrière professionnelle en 2014. Depuis, elle a enchaîné les shows en Chine et à l'international, aux Fashion Weeks de Milan et New York. 

L'édition chinoise de ces « semaines de la mode » restent pour l'instant dans l'ombre de leurs équivalentes occidentales, note Naiyu : ici, pas de grande marque étrangère, des décors simplistes et deux sites seulement. 

« Pour passer au niveau supérieur, c'est indispensable d'aller dans les capitales étrangères de la mode comme Milan ou Paris », explique la jeune Chinoise. Mais le milieu peut être parfois « atroce », admet-elle. « Vous participez à 20 castings en une journée et vous revenez sans rien, c'est démoralisant. C'est comme s'ils faisaient leur shopping de vêtements - vous êtes triée, évaluée et mise de côté. »

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