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La fibre basque a la cote

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14 déc. 2006

BAYONNE, 14 déc 2006 (AFP) - Les marques de vêtements décontractés aux accents basques se sont multipliées ces dernières années entre Bayonne et Hendaye, prisées par des "locaux" soucieux de s'identifier à leur territoire et par des touristes qui apprécient le design du cru.


Porte monnaie rond 64 Allover

Parmi la demi-douzaine de ces griffes basques, la marque "64" -tirée du numéro du département des Pyrénées-Atlantiques- fait figure de précurseur. Créée en 1997, cette entreprise de Guéthary, sur la côte basque, est la seule à avoir véritablement percé au niveau national.

"64" signe une ample gamme de vêtements aux tons doux et matières moelleuses, avec des dessins sur des thèmes locaux comme le piment d'Espelette, le cheval semi-sauvage "pottok", la pelote basque ou encore le surf. Chaque article porte le numéro 64 inscrit dans un cercle.

"Notre style est un sportwear qui célèbre l'art de vivre sur la côte basque", résume le co-fondateur et patron de la marque Denis Wargnier, ancien cadre de Cacharel.

La marque 64 détient aujourd'hui une vingtaine de magasins dans tout le grand Sud-Ouest de la France, ainsi qu'une enseigne à Paris et une autre à Madrid. Elle emploie 70 salariés et affiche un chiffre d'affaires de près de 20 millions d'euros, en progression annuel d'environ 10 %, selon M. Wargnier.

L'entreprise mère Bil Toki a déposé auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI) sa marque de fabrique, le 64 entouré d'un rond. Elle a fait de même pour une trentaine d'autres numéros de départements, notamment le Finistère, ce qui a suscité de l'émoi en Bretagne.

"Ce n'est pas pour s'approprier les numéros de départements français mais juste pour se protéger des copieurs", se justifie M. Wargnier.

Autre griffe du terroir basque, Biper Gorri (piment rouge en langue basque) fait dans "l'humour décalé" sur l'identité basque, avec par exemple des tee-shirts montrant Jésus jouant à la pelote basque.

Antoine Maury, 39 ans, patron de cette marque fondée en 1999 qui affiche un chiffre d'affaires annuel de plus de 400 000 euros, donne une "explication industrielle" à la multiplication de marques de sportwear basques : "la présence ici des grandes marques du surf".

Les grandes sociétés américaines ou australiennes de "surfwear" ont toutes implanté leur siège européen sur la côte basque ou dans le sud des Landes : Quiksilver à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques), Rip Curl et Billabong à Hossegor (Landes).

La présence de ces entreprises a développé un savoir-faire local dans le domaine du design et de la conception graphique, explique M. Maury, lui-même ancien de Quiksilver.

"Y" est la dernière née des marques "made in Pays Basque". Elle découle d'une blague de potache: au printemps dernier, en marge d'un match de rugby entre les grandes rivales basques, Biarritz et Bayonne, des supporters bayonnais avaient retiré la lettre "Y" du "Biarritz Olympique Pays Basque" inscrit en grand et en relief sur le fronton du stade de Biarritz.

Du coup, le nom du club se lisait "Biarritz Olympique Pas Basque", ce qui a fait beaucoup ricaner des inconditionnels de l'Aviron Bayonnais pour qui seule leur équipe est véritablement basque.

Anthony Hatoig a eu l'idée d'utiliser le "Y" comme marque de tee-shirts, faisant de cette lettre une sorte de nouveau symbole de la "basquitude". "Ce n'est pas du militantisme identitaire mais un clin d'oeil pour les amateurs de rugby et pour les amoureux de Bayonne", explique ce jeune homme de 24 ans.

Par Olivier THIBAULT

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