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La rivalité des titans du luxe français relancée sur le terrain de l'art

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2 oct. 2006

PARIS, 2 oct 2006 (AFP) - Apparemment en veilleuse, la rivalité féroce qui oppose depuis des années François Pinault et Bernard Arnault est relancée : six mois après la présentation par le fondateur de PPR d'une partie de sa collection personnelle dans un palais vénitien, le patron de LVMH crée une fondation d'art contemporain à Paris.


Le PDG de LVMH Bernard Arnault, le 6 septembre 2006 à Paris - Photo : Jean Ayissi/AFP

Bernard Arnault, PDG de LVMH, numéro un mondial du luxe, a présenté lundi son projet de "fondation Louis Vuitton pour la création", qui ouvrira ses portes en 2010 au Bois de Boulogne à Paris.

Ce projet est ressenti comme une nouvelle passe d'armes entre les deux rois du luxe qui sont aussi de grands amateurs d'art, collectionneurs et mécènes.

D'un côté Bernard Arnault et des marques aussi prestigieuses que Dior, Louis Vuitton, Moët-Hennessy, Chaumet (joaillerie) ou Guerlain (parfum). De l'autre François Pinault qui, après avoir bâti un empire dans la distribution (Printemps, La Redoute, la Fnac), a découvert vers la fin des années 90 le monde du luxe, rachetant tour à tour Gucci, Saint-Laurent, Boucheron (joaillerie), Bottega Veneta (maroquinerie), Sergio Rossi (chaussures).

Il y a six mois, François Pinault a exposé au Palazzo Grassi, qu'il a racheté à la ville de Venise, une petite partie de sa collection personnelle, constituée pendant plus de 30 ans et riche de plus de 2 000 oeuvres.

Au départ, l'ami de Jacques Chirac avait l'intention d'exposer en permanence sa collection dans une fondation installée à Boulogne-Billancourt, sur l'île Seguin autrefois occupée par les usines Renault. Mais des embûches administratives en ont décidé autrement.

La bataille des deux titans, figurant en tête de liste des plus grosses fortunes françaises, a débuté à la fin des années 90. A cette époque, Bernard Arnault n'apprécie pas l'irruption de François Pinault dans le monde du luxe, le patron de PPR ayant pris une importante participation dans Gucci Group.

La réplique est immédiate. LVMH achète en Bourse 5 % du capital de Gucci, avant de faire son entrée au conseil d'administration du maroquinier italien grâce aux 34,4 % (minorité de blocage) acquis par la suite sur le marché.

S'ensuivent de nombreuses péripéties judiciaires qui aboutiront à la prise de contrôle totale de Gucci par PPR.

Quelques années plus tard, à l'heure où le luxe était frappé par les retombées des attentats de septembre 2001 et de la guerre en Irak, M. Arnault confiera que son groupe avait eu "pas mal de chance de rater cette occasion".

Mais la haute couture, les sacs, les souliers et les parfums ne sont pas les seuls enjeux de la guerre que se livrent sans merci les deux hommes.

En 2000, ils s'affrontent sur le marché mondial de l'art en pleine mutation. François Pinault, par l'entremise de son holding personnel Artémis, acquiert la prestigieuse maison de ventes britannique Christie's.

Qu'à cela ne tienne. Bernard Arnault, qui caresse le secret espoir de s'emparer de l'américain Sotheby's, prend une participation majoritaire dans Phillips et rachète le premier commissaire-priseur français Jacques Tajan.

Mais le combat est inégal. La prédominance de Christie's est incontestable. Bernard Arnault revend en 2003 ses participations dans le commerce de l'art.

Par Françoise MEDGYESI

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