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Mannequins trop maigres aux USA : éduquer sans interdire

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12 janv. 2007

NEW YORK, 12 jan 2007 (AFP) - Les créateurs de mode américain ont adopté vendredi 12 janvier des recommandations pour répondre au problème préoccupant des mannequins trop maigres mais se sont abstenus de les proscrire des défilés.


Un mannequin lors de la semaine de la mode à Madrid en 2005 - Photo : AFP

L'association des couturiers américains, le Conseil des créateurs de mode d'Amérique (CFDA), qui a été à l'origine de la création Fashion Week de New York, l'un des grands rendez-vous de la mode dans le monde, a indiqué qu'elle ne suivrait pas les règles éthiques de certaines instances professionnelles européennes qui ont exigé des indices de masse corporelle minimums de la part des mannequins.

"Les recommandations de la CFDA portent sur l'éducation et la prise de conscience et non pas sur des réglementations", a indiqué l'association des couturiers dans un communiqué qui paraît quelques semaines avant les défilés de New York du 2 au 9 février.

"Les troubles de l'alimentation illustrent des problèmes psychiques qui se concrétisent par des symptômes psychologiques, physiques, sociaux et comportementaux. Le poids n'en est qu'une manifestation", affirme le CFDA. Les couturiers notent par ailleurs qu'un mannequin très maigre n'est pas forcément anorexique.

Plutôt que d'interdire les défilés aux modèles squelettiques, l'association recommande que la profession apprenne à reconnaître les premiers signes des troubles alimentaires et suggère que les mannequins qui connaissent de tels problèmes cherchent à consulter avant de continuer à défiler.

Les recommandations pratiques évoquent la mise en place d'ateliers d'éducation sur la nature des troubles alimentaires, l'établissement de poses régulières avec des repas sains et la diffusion d'information auprès des mannequins sur les méfaits de la cigarette et de l'alcool.

Les couturiers notent par ailleurs qu'un mannequin très maigre n'est pas forcément anorexique.

"Il y a des mannequins qui ont des problèmes alimentaires alors que d'autres sont naturellement grandes et minces et cette apparence est le résultat de beaucoup de facteurs, génétiques, nutritionnels ou relatifs à l'âge et à la pratique d'exercice", ajoute le communiqué de l'association.

Ces recommandations ont été élaborées par un comité du CFDA comprenant notamment la célèbre créatrice Diane von Furstenberg, le président de l'association, un nutritionniste, un psychiatre et une personnalité des relations publiques dans la mode.

La directrice du magazine Vogue, Anna Wintour et un représentant de la grande agence de mannequins DNA ont aussi participé aux discussions.

La question des modèles trop maigres a fait la une de l'actualité lorsqu'en septembre dernier les autorités espagnoles ont banni les mannequins squelettiques des défilés, estimant qu'elles envoyaient un mauvais message aux jeunes filles.

Le débat s'est accentué avec le décès en novembre d'une mannequin brésilienne, Ana Carolina Reston, qui souffrait d'anorexie.

En Italie en décembre, les autorités et les créateurs de mode ont adopté également des règles bannissant dans les défilés, sur la base d'un accord volontaire des couturiers, les modèles dont l'indice de masse corporelle (IMC,) est inférieur à 18. Cela correspond par exemple à une fille mesurant 1,72 m et pesant 53 kilos.

L'ancien président du CFDA américain, Stan Herman, avait exclu l'année dernière une interdiction obligatoire des mannequins trop maigres à la New York's Fashion Week, qui a lieu deux fois par an, estimant que cela aurait exposé les organisateurs à des procès.

"C'est comme si l'on interdisait quelqu'un de trop gros. Ces gens pourraient nous poursuivre", avait indiqué M. Herman à l'AFP.

Par James HOSSACK

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