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Richemont scinde ses activités et envisage des acquisitions

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22 mai 2008

GENEVE (AFP) — Le groupe suisse Richemont, qui a publié jeudi 22 mai des résultats annuels en forte hausse, demeure prudent face à une année 2009 marquée par la crise des "subprime" mais pourrait profiter de l'affaiblissement de ses concurrents pour réaliser des acquisitions ciblées.


Montre Vacheron Constantin

Le groupe helvétique (marques Piaget, Jaeger-LeCoultre, Lancel, Cartier, Montblanc...), après le Français LVMH, a par ailleurs confirmé son intention, annoncée en novembre, de scinder le groupe en deux entités séparées.

Richemont entend créer une société dédiée au luxe, dont le siège serait en Suisse, et une seconde entité fonctionnant comme un fonds d'investissement qui serait établie au Luxembourg et qui intégrerait notamment la participation de 19,3 % dans British American Tobacco (BAT).

Les discussions "sont en cours", a précisé Richemont, qui n'a pas donné de date pour une séparation effective du groupe.

"Diviser Richemont de cette manière permet de créer un acteur exclusif de haut niveau dans le secteur du luxe", a estimé l'analyste Claudia Lenz, dans une note de la banque Vontobel. "La focalisation sur le luxe est une démarche positive", a-t-elle ajouté.

Richemont a réalisé sur l'exercice (clos le 31 mars) un bénéfice net en hausse de 18 % à 1,570 milliard d'euros, incluant la participation dans BAT.

Le résultat d'exploitation, hors participation dans le cigarettier britannique, est en progression de 21 % à 1,108 milliard, tandis que le chiffre d'affaires, déjà publié courant avril, est en hausse de 16 % à 5,301 milliards à taux de change constant.

Les résultats annuels sont quasiment conformes aux prévisions des analystes, qui tablaient sur un bénéfice net de 1,530 milliard.

A la Bourse suisse, l'action Richemont progressait de 0,23 % à 65 francs suisses vers 10h12 (8h12 GMT), dans un marché en recul (- 0,78 %).

Malgré ces solides résultats, le groupe demeure prudent face à une année 2009 qui s'annonce difficile en raison des répercussions de la crise hypothécaire sur la conjoncture mondiale.

"La crise qui affecte l'économie justifie les inquiétudes", a souligné Richemont, ajoutant surveiller "étroitement" les performances de ses activités pour détecter un éventuel changement dans les habitudes des consommateurs.

Aux Etats-Unis, où la crise des crédits hypothécaires a débuté l'été dernier, Richemont "a enregistré à certains niveaux un ralentissement de la demande" a affirmé le président Johann Rupert lors d'une conférence de presse téléphonique.

Mais cet affaiblissement a été constaté sur deux semaines en mai et ne permet pas de dégager des perspectives à long terme, a-t-il nuancé.

Richemont compte notamment sur d'autres régions, comme la Chine, pour compenser une baisse d'activité, selon M. Rupert.

"La situation est assez mitigée (...) nous devons être prudents sur l'évaluation de reste de l'année", a estimé le directeur général Norbert Platt.

Le groupe pourrait cependant profiter de la situation pour réaliser des acquisitions ciblées.

"Si la situation devait devenir sensiblement plus difficile, toutes les sociétés n'auront pas suffisamment de flexibilité en matière de liquidités", a affirmé M. Rupert.

"Nous avons été approchés par le passé et, si les chose devaient empirer, des opportunités pourraient apparaître", a-t-il ajouté.

Richemont détient un portefeuille de marques horlogères très prestigieuses, comme Vacheron-Constantin, Lange & Söhne, Officine Panerai, Piaget, IWC, et Baume & Mercier.

Le groupe, contrôlé par la famille sud-africaine Rupert, est aussi présent dans le secteur de la maroquinerie, avec sa filiale française Lancel, dans les instruments d'écriture avec Montblanc et la joaillerie avec Cartier.

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