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Rome : financé par Bulgari, l'escalier de la Trinité des Monts restauré rouvre vendredi

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AFP
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22 sept. 2016

L'escalier de la Trinité des Monts, l'un des sites emblématiques de Rome, rouvre vendredi au public après un an de restauration et restera accessible en permanence, malgré la tentation de protéger à tout prix les joyaux architecturaux de la Ville éternelle.


La storica scalinata di Trinità dei Monti a Roma - Archives


« L'escalier ne sera pas fermé la nuit. Je crois qu'il est fondamental de laisser aux gens l'usage des biens et de les responsabiliser sur ce qu'il en font », a déclaré la maire Virginia Raggi, saluant jeudi la fin des travaux devant les célèbres marches de travertin et de marbre. « La municipalité s'engagera pour que l'escalier soit maintenu le plus longtemps possible dans sa nouvelle splendeur et nous nous emploierons à éviter les usages impropres qui ont entraîné sa dégradation », a-t-elle ajouté.

L'escalier donnant sur la grande place d'Espagne, l'un des sites touristiques les plus célèbres de la capitale italienne, seront rouvertes au public vendredi après un an de travaux financés par le joaillier Bulgari.

Assombrie par la pollution mais aussi souillée par les chewing-gums et les taches de vin ou de café, « la Scalinata » a retrouvé sa blancheur originelle grâce au travail de 82 personnes.

L'escalier dessiné par l'architecte Francesco de Sanctis entre 1723 et 1726 à l'initiative de la France, à laquelle appartient l'église de la Trinité des Monts, et composé de 135 marches sur trois niveaux, n'avait pas été restauré depuis 20 ans.

Après ces nouveaux travaux, d'un coût d'un million et demi d'euros, une controverse est née à Rome entre ceux qui sont favorables à une fermeture nocturne, craignant de voir le retour des sans-abri et des vendeurs ambulants, et ceux qui y sont opposés.

Augmenter les contrôles

Le président du groupe Bulgari, Paolo Bulgari, dont une boutique est implantée à deux pas des marches, s'était ainsi dit « préoccupé » par un probable retour sur les marches des « barbares ». Ces derniers n'étaient pas partis loin : en février 2015, des supporters du Feyenoord Rotterdam venus assister à un match contre l'AS Rome avaient pris d'assaut la place d'Espagne, au pied de l'escalier, endommageant et souillant de canettes de bière sa principale fontaine, surnommée par les Romains La Barcaccia.

« Il est juste de descendre l'escalier à pied, il a été conçu pour cela et la promenade pour descendre du Pincio (l'une des collines de Rome, ndlr) est merveilleuse », avait expliqué Paolo Bulgari. Mais « il faudrait trouver le moyen de le protéger pendant la nuit » et « les bivouacs doivent être interdits, ce n'est pas un lieu pour s'asseoir », avait-il ajouté, plaidant pour la mise en place de barrières autour la place à la nuit tombée.

Une position radicale que rejette la nouvelle municipalité romaine, qui lui préfère une augmentation des contrôles de police. « Nous ne voulons pas fermer la ville, nous voulons seulement en empêcher les mauvais usages », a insisté Virginia Raggi, assurant qu'elle avait déjà une pris une ordonnance demandant aux policiers municipaux d'« éviter les bivouacs ainsi que toutes les formes de dégradation ».

Soucieux de mettre un terme à une politique qu'il a qualifiée de « stérile », Jean-Christope Babin, directeur de la maison Bulgari, s'est dit confiant à l'occasion de l'inauguration : « Il y a toujours des excès, mais il y a une police à Rome et c'est à elle que revient de faire en sorte que le site soit le plus contrôlé possible ».

Dans la Ville éternelle, d'autres grands noms du luxe considèrent aussi d'un oeil inquiet les monuments qu'ils ont contribué à restaurer, en échange de la possibilité d'en utiliser l'image : en premier lieu, le chausseur de luxe Tod's au Colisée et la maison de mode Fendi à la fontaine de Trevi.

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