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11 août 2018
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Sports Direct fait l'acquisition des grands magasins House of Fraser

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AFP
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11 août 2018

La chaîne britannique d'articles de sport Sports Direct a annoncé vendredi le rachat des grands magasins House of Fraser qui s'étaient déclarés en faillite un peu plus tôt, compte tenu de graves difficultés financières.


Les grands magasins House of Fraser repris par Sports Direct


Le placement sous administration judiciaire avait dans un premier temps fait craindre le pire pour le sort des 17 500 employés de House of Fraser. Le groupe s'était résolu à faire faillite, faute d'avoir pu trouver un repreneur.

En milieu de matinée, dans un bref communiqué, Sports Direct a finalement annoncé le rachat de l'enseigne pour 90 millions de livres (100 millions d'euros) auprès des administrateurs judiciaires de House of Fraser.

La société Sports Direct, contrôlée par l'homme d'affaires Mike Ashley, qui est également actionnaire minoritaire à hauteur de 11 % de House of Fraser, met la main sur l'ensemble des établissements britanniques, la marque et les stocks de l'enseigne de grands magasins.

La procédure de faillite prévoyait que dès le placement sous administration judiciaire, un acquéreur pouvait négocier le rachat des meilleurs actifs de House of Fraser.

Mike Ashley, par ailleurs propriétaire du club de football de Newcastle United, l'a emporté face à son rival Philip Day, un milliardaire qui détient la chaîne d'habillement Edinburg Woollen Mill.

Selon l'agence PA, la proposition de Philip Day était de 100 millions de livres et aurait permis d'éviter le placement sous le régime des faillites, mais l'administrateur, le cabinet d'audit EY, a préféré l'offre de Mike Ashley. PA explique en outre que certains magasins House of Fraser vont devenir des enseignes Sports Direct.

La chaîne de sport n'a pas une réputation très enviable concernant ses pratiques sociales, qui ont fait l'objet de vives critiques ces dernières années notamment sur les conditions de travail de ses salariés.

House of Fraser s'offre un peu de répit après avoir annoncé en début de matinée sa faillite. L'enseigne soulignait que ses discussions avec de potentiels investisseurs et ses principaux créanciers n'avaient pas abouti à une solution viable.

Avant que l'offre de Sports Direct ne soit connue, le directeur général de House of Fraser, Alex Williamson espérait que son groupe puisse retrouver « de la stabilité, de la certitude et de la solidité financière ».

« Les six derniers mois ont été vraiment difficiles pour le groupe qui a mis sur les rails son plan de redressement », soulignait pour sa part le président du conseil d'administration, Frank Slevin.

A qui le tour ?

Tout s'est accéléré depuis une dizaine jours pour l'enseigne, qui avait lancé un lourd plan de restructuration début juin, prévoyant alors la fermeture, à partir de début 2019, de 31 des 59 magasins dont son vaisseau amiral situé sur la grande avenue commerçante et touristique d'Oxford Street au coeur de Londres.

Ce plan devait être accompagné d'un investissement du conglomérat chinois C.banner, qui a finalement renoncé début août à apporter cet argent frais vital pour la société, précipitant la chute de House of Fraser.

Le groupe chinois, qui possède déjà au Royaume-Uni les célèbres magasins de jouets Hamleys, était censé injecter 70 millions de livres et racheter la majorité du capital de l'enseigne, détenue jusque-là par un autre groupe chinois, Sanpower.

Comme de nombreux commerces de centre-ville, House of Fraser fait face à un contexte particulièrement difficile au Royaume-Uni, entre concurrence des ventes en ligne, hausse des loyers et prudence des consommateurs sur fond de Brexit.

Fondé en 1849 à Glasgow (Écosse), le groupe emploie directement 5.000 personnes, et 12.500 supplémentaires via les concessions (autres marques accueillies dans ses points de vente), au Royaume-Uni et en Irlande. Son chiffre d'affaires annuel atteint 1,2 milliard de livres (1,3 milliard d'euros).

Ces derniers mois, des milliers d'emplois ont été détruits par les faillites du spécialiste des vêtements Calvetron, de la branche britannique des magasins de jouets Toys "R" Us, des boutiques de produits électroniques Maplin ou encore des magasins de maxidiscompte Poundworld.

La presse britannique se faisait en outre l'écho cette semaine des difficultés de l'enseigne de bricolage Homebase qui pourrait annoncer la semaine prochaine la fermeture de 80 magasins et la perte de 1 000 emplois.

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