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Paul Kaplan
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20 janv. 2018
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Thom Browne : très farfelu, très Thom Browne

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Paul Kaplan
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20 janv. 2018

« Je m'appuie toujours sur mes basiques, comme le costume en flanelle grise ou le complet-veston par exemple. Mais cette saison, ils sont légèrement différents », plaisantait Thom Browne après son défilé mis en scène dans une forêt artificielle, samedi matin à Paris.


Thom Browne - Automne 2018 - PixelFormula


Thom Browne a toujours été friand de scènes hivernales et de lits de camp : c'est pourquoi il a combiné les deux ce week-end, en installant une rangée de lits de soldats sous une forêt de bouleaux plantée à l'intérieur des Beaux-Arts de Paris.

Sa collection automne 2018 rappelait, pour ceux qui l'auraient oubliée, l'influence cruciale de Thom Browne sur la mode masculine. De l'invention du fameux « Little Boy suit », costume raccourci et étriqué emblématique de la marque américaine, à la réinvention de la doudoune, revisitée en vêtement chic et distingué, Thom Browne a réussi à s'attirer les faveurs d'un public jeune, envoûté par sa garde-robe à la fois classique et excentrique. Le créateur new-yorkais est un véritable leader de la mode. Et sa dernière collection ne déroge pas à la règle. Thom Browne joue avec les codes traditionnels des vêtements de sport - que ce soit en imaginant des pardessus merveilleux façon pulls d'Aran ou des blazers de cricket très élégants, à larges rayures, mais coupés en nylon matelassé. Sans oublier de longs manteaux à capuche en peau lainée - spectaculaires - aux lignes soulignées par ses rayures tricolores signature, réalisées cette fois en polyester, comme les grosses écharpes-doudounes laissées sur chaque siège à l'attention du public.

C'était un défilé Thom Browne : on pouvait donc s'attendre à une certaine ambiance de décadence sophistiquée. Les mannequins ont fini par retirer tous leurs vêtements pour réapparaître en combinaisons de grand-père gris clair - avant de s'insérer dans d'immenses sacs de couchages recouverts d'un dessin de costume gris. Comme si la performance n'était pas déjà assez étrange, deux mannequins habillés en gouvernantes - longues redingotes et voiles en point d'Aran blanc - sont ensuite arrivés pour finir de les emballer. Un moment déconcertant, à l'innocence feinte, dont seul Thom Browne a le secret.
 
« Je ne suis pas seulement intéressé par le fait de présenter une série de looks. Je pense qu'un défilé doit se démarquer. Les gens s'attendent à être surpris quand ils viennent à mon défilé. Non ? » demandait le créateur américain en coulisses.

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