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23 sept. 2022
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A Milan, du grand spectacle avec Act N°1, Moschino et Boss

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23 sept. 2022

D’un bout à l’autre de la capitale lombarde, défilées et présentations se succèdent, accumulant chaque jour un peu plus de retard. Pour ce grand retour sur les podiums, après deux ans de pandémie, les maisons ont voulu mettre le paquet et orchestrer un show spécial demande un plus de temps. Jeudi, notamment, elles ont concocté des défilés attrayants et insolites, dans le registre théâtral pour Act N°1, ludique pour Moschino et acrobatique pour Boss.
 

L'opéra traditionnel chinois sert de fil rouge au défilé du label - Act N°1


C’est un défilé a grand impact qu’a livré Act N°1, qui s’est inspiré pour le printemps-été 2023 de l’opéra traditionnel chinois. Les premières silhouettes, tout en noir, s’avancent au rythme soutenu des percussions, le visage caché par un masque peint ou par de grandes lunettes sombres. Les filles aux nattes infinies endossent de longs gants glamour, juchées sur des sandales plateformes ornées de chaînes métalliques, tandis que les hommes sont vêtus de vestes et pantalons couverts de larges poches carrées appliquées. Cet uniforme est décliné en total looks de denim, coton (blanc ou camel), organza (noir ou rose dragée) ou tulle bleu ciel.
 
Le designer Luca Lin, fils d'immigrés chinois installés en Italie, et son partenaire, l’azéri Galib Gassanoff qui a, pour sa part, grandi en Géorgie, retravaillent leurs grands classiques: la corsetterie, la soie peinte avec de somptueux ensembles aux dessins orientaux, les trenchs revisités -en une version épaule nue cette saison-, et les vêtements hybrides, où le tulle s’insère en grand protagoniste, dans des capuches géantes, des robes à traîne interminable, enserrant le torse façon éventail démesuré ou encore en cape-nuage blanche enveloppant un tailleur pantalon.

La collection met en avant aussi une série de pièces-armures réalisées à partir de bracelets montres métalliques vintage. Au premier rang, on note Pierpaolo Piccioli, le directeur artistique de Valentino, qui soutient cette saison la jeune marque. "Avec cette initiative, nous remettons au centre la créativité. Ces jeunes ont besoin de visibilité et c’est juste de leur apporter un support. Nous les avons choisis car nous partageons les mêmes valeurs et ils ont du talent dans la manière de le raconter", glisse-t-il.
 
Autre style chez Moschino, qui se jette dans le grand bain avec une collection délicieusement régressive, centrée sur le thème de la bouée. Le directeur créatif Jeremy Scott se moque une fois de plus du monde apprêté de la mode, à travers un vestiaire jubilatoire, en parsemant astucieusement ses mises coutures élégantes, à la saveur rétro, d’amusants détails gonflables.
 
Les bouées sont partout et de tous les types. Mini, portées en bracelets autour des poignets ou en bibi. Bouées bicolores style grands paquebots, posées sur la tête ou enfilées à la taille sur un micro-tailleur à boutons dorés ou sur une robe à rayures transat. Bouées d’enfant colorées, à tête de canard ou de flamand rose, elles s’emparent joyeusement des corps.
 

La mode gonflée de Jeremy Scott - Moschino


L’idée ludique du styliste américain est de surjouer l'effet gonflable. Ainsi, les encolures et bords des vêtements enflent un peu partout comme des excroissances. Des blousons en plastiques rose ou jaune sont remplis d’air pour un effet bibendum, les manches d’une robe de soirée prennent la forme de deux dauphins en caoutchouc colorés sautant hors de l'eau, des poignets aux épaules. Replié, le lit gonflable de plage se mue en ravissante étole ou en traine pop. De même, le sac de plage jaune fait surtout penser à un gilet de sauvetage.
 
Ailleurs, gonflés à bloc, les boudins en plastique se transforment en cols, revers ou boutons en forme de cœurs rouges sur des petites robes noires. Ils s’enroulent autour du cou, des hanches, des bras et même des jambes pour border les robes, entravant parfois le mouvement. Au rayon des accessoires, le seau et le ballon d’enfant complètent la panoplie en tant que de sacs.
 
Boss termine la journée en sortant le grand jeu, emmenant son public au vélodrome Vigorelli, qu’il a transformé en piste galactique sur fond de gratte-ciels lumineux. En guise de décor, des globes grillagés géants scintillants, qui seront pris d’assaut à la fin du show par des acrobates sur deux roues.
 
Déjà prête à être vendue, la collection phare de la maison allemande Hugo Boss se compose principalement de costumes et lourdes capotes en draps de laine et tissus masculins dans cinquante (ou presque) nuances de gris (mais aussi de beige, blanc et noir), portés indifféremment par l’homme ou la femme. Et le costume peut être très sexy, surtout lorsqu’il est endossé à même la peau par une Naomi Campbell en grande forme, qui a ouvert le défilé sous les crépitements des téléphones. Grand succès aussi pour le Tiktokeur sénégalais installé en Italie Khaby Lame, égérie de la marque, lors de son passage dans un ensemble blanc.
 
Un filon sportif, inspiré de l’univers des motos, s’immisce dans ce vestiaire d’apparence classique, pour le dynamiser via des tenues plus techniques, comme ces vestes et pantalons en cuir dotés de protections, tandis que le casque en tissu assorti devient l’accessoire chic de la saison.

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