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Angleterre : Burberry et le BFC misent sur un incubateur visant à créer plus de diversité dans la mode

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Clémentine Martin
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3 sept. 2022

Ce nouvel incubateur a pour but de compenser le manque de diversité qui caractérise l’industrie de la mode. Spécifiquement dédié aux personnes de couleur et soutenu par Burberry, The Outsiders Perspective sera lancé ce mois-ci par Jamie Gill, un poids lourd du secteur. Les participants sélectionnés “seront accompagnés pour entrer dans le milieu opérationnel de l’industrie de la mode à un niveau élevé“.


Jamie Gill - British Fashion Council


L’objectif de ce nouvel incubateur est de donner accès aux personnes de couleur à des postes diversifiés, dans la vente, le merchandising, l’exploitation, le digital, les RH, le marketing et les RP, le droit et la finance. Les participants devront disposer d’une expérience professionnelle de plus de quatre ans avec des compétences transférables “pour aider à propulser les jeunes talents aux plus hauts échelons de l’industrie“.

Une première phase de recrutement de cinq semaines vient de s’ouvrir avec 25 places disponibles pour la phase pilote du projet. Le programme comprendra des ateliers où les participants pourront se familiariser avec “les nuances de l’industrie de la mode“ et des sessions de networking pour les présenter aux potentiels employeurs.

La plateforme va travailler en association avec des leaders de l’industrie et des entreprises de mode décidées à promouvoir la diversité. The Outsiders Perspective est soutenu par Burberry, Zalando, The British Fashion Council, Deloitte, le Cabinet du Maire de Londres et l’agence de communication Karla Otto.

Jamie Gill a conçu ce nouveau projet après avoir constaté que si la diversité semble s’améliorer dans les domaines les plus exposés au public, il n’en est pas de même en coulisses, où seuls 5% des employés sont des personnes de couleur.

“Nous savons que cette statistique a deux causes“, explique Jamie Gill à Forbes Magazine. “La mode n’est pas considérée comme une voie viable par de nombreuses minorités ethniques en raison de plusieurs facteurs culturels et de mobilité sociale. Le droit, la finance et l’audit, dans mon cas, semblent être des choix de carrière beaucoup plus sûrs pour les candidats qui ne disposent pas des réseaux personnels et financiers nécessaires pour entrer dans un secteur beaucoup plus risqué, comme la mode.“

“Mais ce n’est pas tout. Quand on s’intéresse à ce qui se passe dans les coulisses de l’industrie, il y a un manque criant de représentation ethnique dans les départements moins créatifs, mais tout aussi essentiels: la direction financière, la direction commerciale et la direction exécutive. En-dehors des méga-marques que nous connaissons tous, le milieu de la mode se compose d’une multitude de petites et de moyennes marques où il n’y a pas de formation professionnelle claire à la recherche de talent. Je veux faire changer cela.“

Jamie Gill est entré dans le secteur de la mode après une expérience chez Deloitte London, où son portefeuille était composé de clients du luxe et de l’immobilier. Il a ensuite quitté le milieu institutionnel et est parti en Inde, où il a cofondé une start-up de vêtements de luxe avant de rentrer au Royaume-Uni en 2016 pour rejoindre un fonds d’investissement centré sur le luxe. En 2018, il a pris la direction générale de la maison britannique Roksanda. En septembre 2020, il a rejoint le conseil exécutif du British Fashion Council pour soutenir le combat de l’organisme contre les préjugés et la discrimination dans le secteur.

D’ici la Fashion Week de Londres de février 2023, il espère être en mesure de publier de nouvelles informations concernant les candidats retenus et les nouveaux partenaires de son activité.

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