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18 mars 2021
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Avec Business France, le gouvernement incite la mode et le luxe à viser l'export

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18 mars 2021

"C’est le moment d’oser l’international!". En ouverture de la conférence Business France de ce 18 mars, Franck Riester, veut convaincre. Le ministre délégué du gouvernement en charge du commerce extérieur entend inciter les acteurs de la mode et du luxe à se déployer à l'international en s'appuyant sur les outils d'accompagnement mis en place par l'État. "Le plan de relance export est monté en charge avec des dispositifs plébiscités en 2020, a expliqué Franck Riester. Tout est mobilisé pour vous aider à aller plus loin à l'export. Il faut saisir cette opportunité d'utiliser ces moyens financiers et humains. Il y a des marchés qui bougent. Nous sommes convaincus qu'il y a des opportunités formidables en ce moment".


Business France veut permettre aux entreprises de se développer à l'export - Shutterstock



Afin de stimuler l'intérêt des marques et groupes du secteur, le ministre délégué mais aussi Christophe Lecourtier, directeur général de Business France, Pedro Novo, directeur exécutif export de BPIFrance, et Guillaume de Seynes, président du comité stratégique de filière Mode et Luxe, ont mis en avant les dispositifs déployés.

Si les outils d'informations, comme les lettres d'informations sectorielles déployées par les équipes de terrain de Business France doivent permettre aux entreprises du secteur d'être alertés sur les opportunités, l'État met surtout en avant ses solutions d'accompagnement.

En particulier, le Chèque Relance Export doit permettre d'accompagner les PME et ETI françaises dans leurs projets de prospections et projections sur de nouveaux marchés. Le plan France Relance annonce disposer de 15.000 chèques dont les aides sont cumulables avec les dispositifs mis également en place par les régions. Ces chèques proposent de prendre en charge 50% des dépenses éligibles sur une prestation d'accompagnement à l'international. Ils intègrent une aide de 1.500 euros dans les prestations d'accompagnement sur des marchés, de 2.000 euros pour les accompagnement individuels et de 2.500 euros pour la participation à un pavillon France sur un salon à l'étranger.

"Même dans la période la plus noire, l'an dernier, nous ne sommes pas restés inertes. L'opération French Fashion Corner aux États-Unis a été emblématique de cette nouvelle offre avec 55 entreprises du prêt-à-porter, de la chaussure, de la bijouterie qui ont pu être en contact avec des clients potentiels. Au total 200 entreprises sont allées à l’international avec les différents dispositifs, explique Christophe Lecourtier. Nous accélérons avec le plan de relance. Nous allons poursuivre la mise sur pied des rencontres avec les acheteurs, des rendez-vous vont être digitalisés, par exemple sur la thématique de la mode éthique et écoresponsable. Nous allons aussi développer notre solution "Vendre à" qui met en relation des PME françaises avec des grands comptes étrangers. Et nous allons initier d'autres French Fashion Corners aux États-Unis mais aussi dans d’autres géographies. Enfin, nous allons accentuer notre effort pour faire venir des acheteurs internationaux sur les grands rendez-vous français".

Le chèque VIE, pour recruter de jeunes qui souhaitent s'impliquer dans le volontariat international en entreprise, doit aussi apporter de nouvelles ressources aux entreprises qui souhaitent avoir des relais locaux.

Business France explique également avoir développé des solutions spécifiques pour les start-up du luxe, mais avoir aussi créé, avec la fédération du prêt-à-porter féminin un catalogue répertoriant tous les déstockeurs européens.


Agenda 2021 des rendez-vous Business France - Business France



Autant de nouveaux outils digitaux et physiques qui selon les participants à cette matinée, doivent permettre aux acteurs du secteur de se projeter plus rapidement et facilement à l'international. "Nous avons pu voir un basculement vers la dynamique de l'Asie, qui a traversé la crise de manière plus rapide que nous et a généré des opportunités extrêmement variées et importantes, analyse Guillaume de Seynes, président du CSF Mode et Luxe. "La France bénéficie d'une prééminence dans nos secteurs, que l'on a pu constater avec la place de Paris durant la dernière Fashion Week, là où d'autres places concurrentes ont pâti du contexte. Les grandes marques vivent cette dynamique. Et ce n'est pas seulement en Chine, mais aussi en Corée du Sud, à Taiwan et dans toute l'Asie du Sud-Est".

Une dynamique à laquelle d'autres acteurs français plus modestes pourraient participer. À condition de considérer l'export comme un véritable pilier de sa stratégie. "Nous avons construit des dispositifs de financement adaptés, explique Pedro Novo de BPIFrance. Mais attention on ne fait pas un projet export sur un coup. C'est un projet à cinq ans, traversant toute la stratégie de la PME, quelle que soit sa taille". Le dirigeant explique que pour les ETI et les groupes déjà structurés, le dispositif d'assurance prospection accompagnement permet de voir l'État partager le risque sur les démarches de prospections sur de nouveaux marchés et apporte un éclairage pour les TPE-PME.  "Ce dispositif implique un accompagnement financier mais aussi en compétences de la part de nos équipes. L'aide est dimensionnée afin de ne pas laisser de côté les TPE en croissance qui seront les champions des prochaines années".

Pour ces jeunes pousses, l'export peut en effet débuter par de premiers jalons physiques posés en Europe ainsi qu'une visibilité en digital en Asie et aux États-Unis.
 

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