Publié le
6 mars 2022
Temps de lecture
4 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Bon démarrage des salons parisiens malgré la consternation face à la guerre en Ukraine

Publié le
6 mars 2022

Malgré le soleil de cette fin de semaine, l'ambiance n'est pas à la fête pour les acteurs de la mode réunis à Paris. La guerre en Ukraine est présente dans les esprits, après deux années durant lesquelles les Fashion Week femme et les évènements professionnels à Paris ont été restreints ou annulés par faute de pandémie de Covid-19. 


Sur le salon Première Classe vendredi - FNW



Pourtant la dynamique était présente dans la capitale française, le secteur se trouvant notamment porté par une proposition de défilés physiques riche et intéressante. Sur les salons, malgré le contexte, les professionnels étaient de retour. Sur Première Classe, dans le jardin des Tuileries, quelque 250 marques proposaient leur offre automne-hiver de prêt-à-porter, d'accessoires et de chaussures. Le lieu était l'occasion de rencontrer les nominés du festival de Hyères mais aussi de découvrir la proposition de la sélection de marques d'origine africaines de Birimian. Pour cette session, surtout, le salon organisé par WSN Developpement a renoué avec son aura international. Près des deux tiers des marques étaient ainsi internationales. 

"Pour nous c'est l'occasion de renouer avec les clients européens explique Laura Ulrich du showroom Areia. La saison dernière, mon associé a pu être présent à Paris, mais j'étais bloquée pour les questions de doses de vaccin. C'est un vrai plaisir de pouvoir revenir dans la capitale mondiale de la mode. On voit que les clients multimarques sont en recherche de nouveauté, qu'ils sont ouverts à la créativité et à la couleur, nous avons eu du monde dès l'ouverture vendredi", expliquait-t-elle.

Dans les allées, des visiteurs italiens, anglais et allemands venaient à la rencontre des marques premium du salon. "Il y a des gens qui se retrouvent pour la première fois en vrai depuis plus de deux ans. Le digital leur a permis de fonctionner durant cette période avec des Instalive ou des plateformes en ligne, mais là ils sont heureux de pouvoir avoir leurs interlocuteurs en direct. Après le contexte est lourd. La tenue du salon est toujours un moment fort, une fête pour nous. Cela valide plusieurs mois de travail. Mais là ce qui passe en Ukraine ne donne pas envie de faire la fête. Et forcément cela a toujours un impact sur le moral des visiteurs. Ils sont venus mais ils sont préoccupés".

Très concrètement une cinquantaine d'acheteurs russes a annulé son déplacement en France avec le contexte géopolitique. Par ailleurs, le salon a enregistré l'annulation de la venue d'une large délégation russe prévue pour le salon Who's Next de septembre. Un coup dur alors que la dynamique était optimiste. Reste que pour la prochaine session, la quarantaine de personnes des équipes de WSN Developpement, qui vont ce mardi déménager de leurs locaux du VIème arrondissement vers la Caserne, vont concocter une proposition avec de nouveau deux tentes. "J'ai envie que l'on puisse de nouveau donner l'opportunité aux acteurs du prêt-à-porter de montrer leur créativité, explique Frédéric Maus. Cette session nous avons poussé les murs et dû refuser certaines demandes. Pour la prochaine fois, ce sera bien de pouvoir créer un espace fort pour le prêt-à-porter". 

Le salon a marqué son soutien à l'entrée de sa grande tente aux Ukrainiens durant cette période. Les exposants ukrainiens du salon ont eux aussi affiché leur drapeau et pu faire passer leur message solidaire avec les bombardés et réfugiés. 

Au salon Tranoï, qui retrouvait lui aussi un format plus conséquent avec 107 exposants et un retour au Palais Brongniart au coeur de Paris, la solidarité avec l'Ukraine et les acteurs de la mode était aussi de rigueur. La créatrice Lilia Litkovskaya qui a fui les bombardements avec sa petite fille, ne pouvait pas présenter sa collection mais a dressé un grand drapeau ukrainien et réalisé une installation florale dans l'enceinte du Palais. Une solidarité exposée dans le salon, qui disposait pour cette édition d'une scénographie dynamique et d'une offre variée.


Lilia Litkovskaya apportait son soutien aux réfugiés et Ukrainiens restés dans les cités d'Ukraine - Tranoï



Le Tranoï a lui aussi vu des visiteurs internationaux revenir dans ses allées à l'occasion de cette session hivernale. "Nous avions de nouveaux venus, qui ont pu présenter leurs collections au centre du Palais, alors que des acteurs plus aguerris disposaient de grands espaces tout autour, détaillait Boris Provost directeur général du salon. Nous avons aussi accueilli les créateurs Coréens et les Italiens. Nous sommes satisfaits de la montée en puissance du salon".

Au 16 place de la Bourse, le Tranoï permet aussi aux marques de rentrer en contact avec des acheteurs internationaux via son système studio de streaming installé dans le Palais. L'évènement fait aussi la part belle aux défilés, avec dimanche, notamment les designers coréens Eenk, Lie,  Wnderkrammmer et Doucan.


Le Tranoï a renoué avec le palais Brongniart - FNW



Pour les neuf designers coréens présents sur le salon dans un espace dédié, cette édition avait un parfum spécial. "C'est important que la mode coréenne soit présente à Paris, explique Sam Kim, qui a mis sur pied la présence des créateurs à Paris pour la représentation de la mode coréenne, en lien avec Tranoï. Chaque créateur présente une vision de la mode coréenne d'aujourd'hui mais ce sont tous des acteurs qui ont les capacités logistiques pour répondre aux demandes de clients internationaux, mais qui ont aussi une vision qui s'inscrit dans le temps. Pour eux c'est aussi l'occasion d'être présent dans la capitale mondiale de la mode".

Les salons ferment leurs portes ce lundi soir 18h00.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com