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25 nov. 2016
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Céline Lippi (Fashion Capital Partners) : "La France peut devenir la nation du luxe high-tech"

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25 nov. 2016

Constatant les difficultés de financement de jeunes sociétés technologiques, notamment en relation avec la mode, Céline Lippi multiplie depuis des années les initiatives pour créer des interactions entre ces deux mondes et promouvoir les start-up françaises. Elle a cofondé en 2012 Fashion & Technology Lab, une plate-forme collaborative des entreprises de la fashion tech et lancé en 2013 la société d’investissement Fashion Capital Partners.
 
Elle organise ce mardi 29 novembre à Paris, avec le groupe spécialisé dans la communication digitale Fred & Farid, Luxury Forward, une conférence d’une journée centrée sur mode, retail, beauté et technologie. A la veille de cette première édition, elle explique sa démarche à FashionNetwork et raconte ses nouveaux projets, dont le lancement d’un nouveau fonds…

Céline Lippi - PixelFormula


FashionNetWork : Comment est née l’idée de Luxury Forward ?
 
Céline Lippi : L’idée est née de la conviction de la nécessité de renforcer les interactions entre les acteurs du luxe et des technologies, qui plus est de l’écosystème des start-up, à la manière de ce qui se fait déjà depuis des années à New York et à Londres. Mon expérience avec le forum américain Decoded Fashion, que j’ai lancé à Paris en 2013 et piloté pendant quatre sessions, m’a permis de valider que nous répondions à une demande de cette communauté pas encore structurée. Tout en étant ouvert sur l’international, Luxury Forward a un fort ancrage local et national. 

FNW : Comment se présente Luxury Forward et qu’en attendez-vous ?
 
CL :
Ce sera une journée très dense ponctuée d’interventions de la part d’acteurs du luxe et des technologies, de tables rondes sur des thématiques précises et d’entretiens face à face. A cela s’ajoute un prix, où nous récompenserons la start-up présentant le projet le plus innovant lié à la mode, retail ou beauté. L’idée est de sensibiliser et familiariser l’industrie du luxe avec ces sujets d’innovation et de créer des passerelles entre les différentes parties prenantes.
 
FNW : Cela fait longtemps que vous travaillez dans ce sens. Où en sont vos autres initiatives ?
 
CL 
: Je m’apprête, avec Geoffroy Rosset, à lancer un deuxième fonds d’investissement, en partenariat avec Auriga Partners, à destination des start-up technologiques à même d’apporter des solutions aux industries du luxe, de la mode et du retail. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de ce que nous avons fait avec Fashion Capital Partners, qui a investi depuis 2013 dans 10 sociétés. L’objectif est d’accompagner ces start-up avec des investissements entre 200 000 et 2 millions d’euros. Nous pensons investir dans 15 à 20 sociétés et entamons un road show pour un lancement en 2017.
 
FNW : Où en est l’industrie du luxe française par rapport aux technologies ?
 
CL :
L'Hexagone a toute sa légitimité sur le luxe, mais était en retrait dans l’adoption du digital et la mise en œuvre de sa propre transformation culturelle. En matière de création et de financement de start-up Fashion Tech, le pays a réduit un retard d’au moins 15 ans par rapport aux Etats-Unis. Il y a encore des freins, principalement humains. Or, la France peut devenir la nation du luxe high-tech, mais elle doit s’en donner les moyens.
 
FNW : Quels sont les autres handicaps de l’industrie du luxe française dans ce domaine ?
 
CL :
La notion d’écosystème et de collaboration n’est pas très française. Les grands groupes commencent depuis peu à parler entre eux et avec d'autres acteurs. Il y a des points sur lesquels les entreprises pourraient nouer des synergies, c’est ça qui fait la force de l’écosystème !

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