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26 févr. 2020
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Centres commerciaux : que retenir d'une année 2019 exceptionnelle ?

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26 févr. 2020

Les centres commerciaux tricolores (hors retails parks) ont stabilisé leur chute de fréquentation en 2019, grâce à une progression de 0,3 % du trafic. Celle-ci succède à une chute de 1,7 % constatée en 2018 et une autre de 1,8 % l'année précédente. "La meilleure performance depuis 10 ans", avait déjà annoncé le Conseil National des Centres Commerciaux (relire notre article), qui dévoile aujourd'hui le détail de ses données.


Frey


Selon le CNCC, qui fédère 400 sociétés et 800 sites commerciaux, la hausse de fréquentation annuelle est surtout due aux progressions constatées en avril (+3 %), juin (+2 %), juillet (+2,4 %), août (+1,6 %) et novembre (+3 %). Ce dernier mois ayant bénéficié de très nombreuses opérations autour du Black Friday, ainsi qu'à l'anticipation des achats de certains consommateurs face aux mouvements sociaux annoncés pour le mois suivant.

Un phénomène qui s'illustre particulièrement si l'on regarde en parallèle les chiffres d'affaires mensuels. Novembre a ainsi connu la plus forte hausse de l'année avec +4,7 %. Progression appuyée par la contre-performance de novembre 2018 qui, en pleine naissance du mouvement des Gilets Jaunes, avait connu le blocage de nombreux centres commerciaux en région. Associé aux +3,2 % du mois de mai, novembre a ainsi contribué à porter à 0,7 % la hausse du chiffre d'affaires annuel, contre -2 % en 2018 et -1,2 % en 2017.

Ces bons résultats concernent l'ensemble des centres commerciaux. Les plus petits centres, qui offrent plus de 20 boutiques et 5 000 mètres carrés de surfaces commerciales, ont ainsi connu une hausse de 0,6 % pour les boutiques et de 0,8 % pour les grandes surfaces spécialisées (GSS). Dans les centres régionaux, forts de plus de 80 boutiques et 40 000 mètres carrés, les hausses sont de 0,7 % pour les boutiques et 1,2 % pour les GSS.

Du côté des centres communaux, dont la portée se borne aux communes limitrophes, l'évolution a été de 1 % pour les boutiques, mais les grandes surfaces spécialisées affichent cependant une contraction notable de 2,3 %. Une situation inversée par rapport à celle des centres commerciaux situés en cœur de ville, qui eux connaissant une chute de 0,4 % pour les boutiques, tandis que les GSS affichent un renforcement de 0,9 %.

"Aucune" inauguration de centre commercial en 2019



La France n'a l'an passé inauguré aucun centre commercial. C'est en tout cas vrai si l'on applique la définition européenne du lieu, à savoir une surface d'au moins 5 000 mètres carrés. En marge de ce fait inhabituel, des centres de taille moindre ont néanmoins été lancés durant l'année. Il n'en ressort pas moins que la part des créations d'unités dans les livraisons a chuté de 84 % en 2015 jusqu'à 17 % en 2019. Dans le même temps, la part des extensions/transferts de centres commerciaux est, elle, passée de 14 % à 78 %. L'année 2018 fut notamment le cadre de la rupture la plus nette entre les deux typologies de projets.

Un découpage qui se retrouve dans la nature des projets en cours. Parmi les centres commerciaux livrables à échéance 2024, le CNCC dénombre 70 % d'extensions, contre 30 % de créations. La localisation de ces projets témoigne elle-même d'un autre phénomène touchant de manière croissante le secteur : le ciblage des centres-villes et quartiers. Ces derniers accaparent 60 % des projets, contre 40 % pour les zones péri-urbaines et périphériques.

L'habillement s'efface devant la restauration et le divertissement



Les résultats de l'année 2019 confirment une tendance précédemment amorcée : la perte de puissance de la mode dans les centres commerciaux. Jadis le parent fort des mix d'offres, l'équipement de la personne est cette année le seul secteur à connaitre un recul du chiffre d'affaires (-1,7 %) avec l'univers culture, cadeaux et loisirs (-0,3 %). "L'alimentation/restauration (+5,3 %) et le divertissement (+8 %) deviennent les deux principales locomotives de l'activité des centres", note le CNCC, qui pointe que l'ajout d'un multiplex et d'un foodcourt permettrait de multiplier par quatre la taille de la zone de chalandise. Moins chahuté, l'univers Beauté/santé termine pour sa part 2019 sur une progression de 3,3 % des ventes.

Ce recul des ventes pour l'habillement, notamment dans le milieu de gamme, n'est pas sans effet sur la place accordée à la mode dans les centres. Mais les enseignes ne s'avouent pas pour autant vaincu, note le CNCC. La fédération du secteur cite ainsi en exemple les démarches menées sur le front de l'abonnement, comme le Nike Adventure Club ou la location de chaussures chez Bocage, ou encore les développements menés autour de la seconde main, avec le concept Ïdtroc du groupe Ïdkids, ou les dispositifs de collecte contre bons d'achat mis en avant de manière croissante par H&M.

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