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22 avr. 2020
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Ces entreprises de mode indépendantes qui s’engagent face à la crise sanitaire

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22 avr. 2020

En partie stoppées dans leur développement par la crise du Covid-19, de nombreuses entreprises indépendantes françaises de mode et jeunes créateurs lancent depuis quelques semaines des initiatives solidaires. 


Les masques Krama Heritage


Fondée en 2012, et présente dans 160 points de vente en France et dans le monde, la marque Krama Heritage, connue pour ses collections de foulards éthiques, a choisi de s'engager en mettant les capacités de production de son atelier partenaire au Cambodge « au service du combat contre le virus ».

Depuis quelques jours, le fondateur de Krama, Raphaël Bessis, assure ainsi via son atelier situé à Phnom Penh une production de 10 000 masques par semaine, « des masques réalisés à la main, réutilisables et lavables à 60° et remplissant les conditions sanitaires de l’AFNOR (Association française de normalisation)."

Concrètement, la marque a lancé une campagne de solidarité sur Ulule (déjà financée à 1300 %) proposant de faire un don de 2 euros pour un masque - un prix correspondant au coût de production, de transport, de droits de douane et TVA, et à la commission de 3 % prélevée par Ulule – les masques étant ensuite distribués à l’ONG Pour Un Sourire d’Enfant à Phnom Penh (les écoliers étant bénéficiaires) via le partenaire PSE et à l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris. 
 
Même pari autour de la marque écoresponsable Noyoco, ses fondateurs, Louis Goulet et Eric Nemo mettant à profit leur atelier roumain pour produire des masques de protection. Reprenant le même principe que Krama, leurs « masques solidaires » ont été financés sur le site participatif Ulule, soit l’équivalent de 20 000 masques envoyés au Groupe SOS qui agit auprès des populations exclues durement touchées par la crise : personnes précaires, sans abri, jeunes en difficulté, seniors…


Les ateliers du Maillot Français convertis à la production de masques


De son côté, la marque Hast vient, elle, de remettre 600 masques produits dans ses ateliers parisiens à deux associations humanitaires parisiennes.
 
Spécialiste du maillot de sport personnalisable (rugby, football, basket, handball…), la marque catalane Maillot Français, dont l’usine de production (broderie, sérigraphie et solidarité) est située à Perpignan, s’est, elle aussi, lancée depuis trois semaines dans la production de masques de protection.
 
Contrainte de stopper ses activités et de mettre au chômage partiel une partie de ses salariés, l’entreprise créée par Nicolas Gomarir a choisi de convertir ses ateliers et de confectionner gratuitement 1000 masques en tissu par jour, « nous avons déjà offert 10 000 masques et notre objectif est de tripler ce chiffre dans les jours qui arrivent ». Des masques destinés au personnel soignant et aux métiers de première nécessité (notamment les grandes surfaces de l’alimentaire ou bénévoles des Restos du Coeur).


Lacoste fête son 100 000ème masque


Autre initiative remarquée, celle lancée par cinq marques dont le créateur Louis-Gabriel Nouchi, Later, Mansour Martin, Alexandre Blanc et Mossi à l’origine d’un concours commun organisé sur Instagram, le projet artistique (photos, dessins, vidéos…) choisi par les jurés étant ensuite imprimé sur un tee-shirt solidaire, 100 % recyclé puis proposé sur une plateforme commune d’achat, les bénéfices des ventes étant reversés à la Fondation de France pour la lutte contre le Covid 19. 

Toujours sur Instagram, la nouvelle plateforme @We_give_collab s’inspire, elle, de @_StillWeRise aux Etats-Unis, et s’associe à des marques (parmi elles Roseanna, Hartford, L/Uniform, Figaret…) et des artistes faisant don d’articles de mode ou d’œuvres dont la vente aux enchères sur Instagram finance une collecte au profit des soignants. Les fonds récoltés (déjà 30 000 euros) sont ainsi utilisés pour l’achat de matériel (masques, blouses, lunettes, gants…) ou d’appareils médicaux.

Les grands groupes sont aussi impliqués dans cette lutte. Chez Lacoste, le chiffre de 100 000 masques en tissu produits par les usines françaises devrait atteindre les 200 000 d’ici quelques jours, l’usine historique de Troyes consacrant depuis quelques jours deux lignes de production à leur réalisation, les masques étant ensuite distribués à la Mairie de Troyes chargée d’en faire profiter commerçants et personnels des Ephad. 
 
Un effort ressenti à l’étranger aussi, l’usine Lacoste située en Argentine et le partenaire turc EREN Holding s’étant eux aussi adapté à la situation pour confectionner masques et blouses médicales.
 
 

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