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5 janv. 2016
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Ces signes forts de 2015 qui donnent envie de croire en 2016

Publié le
5 janv. 2016

Pour démarrer 2016 du bon pied, voici une sélection de nouvelles positives intervenues en 2015 qui donnent envie d'aller de l'avant et de saisir les opportunités.

Demna Gvasalia


L’éclosion d’une génération de designers atypiques

Loin de la démesure et de la surmédiatisation d’une opération H&M X Balmain, une génération de designers s’est affirmée en 2015. Discrets, privilégiant une mode spontanée à la sophistication du luxe et maîtrisant les arcanes des réseaux sociaux, ils apportent une énergie nouvelle. Si les élucubrations de Pigalle et la créativité du collectif Vêtements étaient suivies depuis plusieurs saisons, leurs leaders, Demna Gvasalia et Stéphane Ashpool, ont eu droit à leur adoubement. Le premier a été intronisé en octobre directeur artistique de Balenciaga. Le second a décroché le premier prix de l’Andam. Loin de miser sur la starification d’un designer, leur approche s’appuie sur la force du collectif. Et avec la présence d’acteurs comme Jour/Né, Filles à Papa, Aalto de Tuomas Merikoski ou encore Y/Project, cela ressemble bien à une tendance de fond.
 

Nike et Adidas dynamisent le marché des sneakers - Nike - Adidas


La déferlante sneakers en France

De la tennis basse à la basket stylée en passant par les réinterprétations running, la créativité était de mise dans l’univers des sneakers. Si les Stan Smith et Super Star d’Adidas, ou les Air Max 90 et Roshe Run de Nike figurent comme des incontournables, le dynamisme entraîne tout le secteur. Cela bénéficie aussi à de jeunes acteurs français comme Lafeyt, Asfvlt ou, sur un positionnement plus haut de gamme, Veja, Piola et Zespa. Cet engouement profite également au retail où un acteur comme Courir a lancé un concept dédié à la femme. Paris devient même une place forte avec l’arrivée des Suédois de Sneakers and Stuff, les ouvertures de Shinzo rue Etienne Marcel (son cinquième magasin doit ouvrir tout prochainement) ou encore l’annonce d’une très espérée boutique Supreme dans le Marais.

La hausse des exportations d'habillement

Les productions françaises d’habillement ont connu à l’étranger un succès renforcé en 2015. En attendant les chiffres finaux, l’Institut Français de la Mode relève ainsi une hausse de 9 % des exportations sur les dix premiers mois, là où la progression se limitait à 4 % en 2014. Et le dollar fort occasionne à cet égard un certain optimisme des façonniers. Des professionnels qui peuvent notamment compter sur le soutien du DEFI, auquel les parlementaires ont renoncé à appliquer une coupe massive de budget.

Sézane sur toutes les lèvres

Si les pessimistes se demandaient encore si une success-story pouvait se raconter dans le paysage mode français, la preuve par Sézane. Après avoir triplé son chiffre d’affaires en 2014, Sézane a confirmé sa nouvelle notoriété en 2015 et ouvert son « appartement-boutique » en fin d’année. Des customisations du début jusqu’à l’émergence de la marque qui compte maintenant des centaines de milliers de clientes, Sézane et sa créatrice Morgane Sézalory prouvent qu’on peut recréer de la demande sur un marché saturé avec des capsules mensuelles attendues, mais aussi se constituer une identité forte uniquement via un e-shop et les réseaux sociaux.  
 
La concrétisation de l’impression 3D

Il y a un an seulement, malgré les réalisations de quelques créateurs comme Iris Von Herpen, l’impression 3D faisait partie du futur. Si les promesses étaient grandes, leur concrétisation dans l’univers de la mode restait encore floue. Les développements technologiques et le passage à un modèle industriel se sont affirmés durant les 12 derniers mois. Des géants du sport comme Nike, Adidas ou New Balance ont présenté leurs premiers modèles de chaussures avec semelles issues de l’impression 3D et impulsent des stratégies de groupe autour de cette technologie. De nouvelles entreprises saisissent la balle au bond pour proposer des produits uniques et sur-mesure, que ce soit dans la bijouterie-joaillerie, l’optique, mais aussi le textile. La start-up britannique Unmade a par exemple réinventé la traditionnelle machine à tricoter en lui allouant les capacités de l’impression 3D. La révolution est en marche.

La prise en compte de l’environnement

L’industrie mondiale du textile ne sera pas encore propre en 2016. Mais la prise de conscience semble de plus en plus massive dans le secteur. En France, à l’occasion de la COP21 de Paris, l'UIT et la Fédération de la maille et de la lingerie ont signé une « Charte d'engagement de la mode pour le climat ». Plus globalement, de la montée en puissance du recyclage comme G-star ou Bonobo avec leurs jeans, à la volonté d’apporter de nouvelles solutions comme Penfield qui s’est doté d’un centre de R&D dédié au développement durable, à la création d’une combinaison totalement sans néoprène, les initiatives se multiplient. La Better Cotton Initiative, qui entend privilégier l’utilisation de coton responsable, a ainsi franchi la barre des 600 membres avec notamment H&M, Inditex, Levi Strauss & Co, ou encore VF Corp. On espère voir ces grands groupes (et les autres) emboîter le pas à Kering. Le géant français a récemment publié son rapport environnemental annuel. Un document ultra fouillé qui doit lui permette d’améliorer ses performances. Chiche !

Dentelles Noyon


Un savoir-faire éprouvé mais vivace

Éprouvé au fil des décennies, le tissu industriel français a connu l'an passé de belles histoires, comme la création dans la Drôme du Soulier Français, un pôle de fabrication de chaussures françaises qui fait revivre les anciens ateliers de Stéphane Kélian et Charles Jourdan. Dans le Nord, alors qu’a été lancé le label Nord Terre Textile, que les dentelliers de Caudry ont rejoint les Dentelles de Calais, Noyon-Darquer a initié son réveil créatif. Et la bonne santé du groupe lui a même permis de prendre sous son aile cet autre grand nom de la dentelle, espagnol lui, qu’est Central Encajera. 

Le renouveau du prêt-à-porter masculin

Une rue symbolise le dynamisme des jeunes marques hexagonales dédiées à l’homme. En quelques mois, la rue Commines, dans le Haut-Marais parisien, s’est transformée. Les ateliers ont fait place aux marques moyen-haut de gamme de Commune de Paris, Hircus ou Twins for Peace, et à la première boutique des blogueurs ultra suivis et dynamiques de Bonne Gueule. Au-delà de l’artère, c’est tout un univers dédié aux hommes de 25-35 ans, urbains et adeptes d’une sophistication discrète qui a le vent en poupe. Cuisse de Grenouille, Six et sept, Hast, Almare, Cinabre, Le Slip Français sont aussi présents dans le Marais. Beaucoup se retrouvent d’ailleurs au salon Pitti Uomo. Ils impulsent une belle dynamique tricolore avec Vicomte A, Hartford, Heschung, mais aussi De Bonne Facture, Geym, Monsieur Lacenaire, Jour Férié, Ly Adams ou Three Animals. Un vivier qui devrait assurer un bel avenir à cette mode masculine française. 
 
Les sociétés françaises attirent les investisseurs

Jeunes marques ou griffes installées, mais aussi e-commerçants, les entreprises de mode françaises ont à nouveau attiré les investisseurs en 2015. Entre autres Frenchies qui ont levé des fonds cette année ChicTypes et Vestiaire Collective, mais aussi ShowroomPrivé, à l’occasion de son entrée en Bourse. Côté griffes, Olympa Le-Tan, Tila March, Smallable, Le Slip Français, MySuelly, M.Moustache, ou encore Ba&sh, pour ne citer qu’elles, ont su séduire les investisseurs... et bientôt Isabel Marant ?

La rédaction

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