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10 oct. 2012
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Ceti: une structure qui doit faire ses preuves

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10 oct. 2012

C’est une inauguration en fanfare qu’a connu hier mercredi 10 octobre le Centre Européen des Textiles Innovants (CETI) à Roubaix. Celle-ci se prolonge d’ailleurs ce jeudi par un vaste forum avec trois tables rondes dans ses locaux.

Donc, pour l’inauguration, étaient rassemblés plusieurs centaines de personnes dont la plupart des institutionnels du monde du textile. Pascal Morand, l’ancien directeur de l’Institut Français de la mode, professeur à ESCP Europe et directeur de l'Institut pour l'Innovation et la Compétitivité, officiait à la tribune. Et, bien évidemment, les politiques régionaux au premier rang desquels Martine Aubry, maire de Lille, s’étaient mobilisés.

Le bâtiment du Ceti à Roubaix.

Ce projet est en fait l’aboutissement de 10 ans de travail à la fois de professionnels, de leurs organisations, et bien sûr des politiques à l’écoute d’un projet dans une ancienne région textile qui entend construire son avenir en ne rejetant pas ses racines.

Comme cela est souvent la règle, il aura fallu convaincre et mobiliser. Résultat: le centre européen des textiles innovants rassemble dans deux immeubles contigus au modernisme avéré ce qui doit représenter une partie de l’avenir d’une industrie textile mise à mal par les délocalisations depuis bien longtemps.

D’ailleurs est-ce la même industrie? Comme l’a souligné un des intervenants à une table ronde, le but n’est pas de défendre l’industrie textile mais de construire une nouvelle industrie.

L’opération est passée comme bien souvent en France par la mobilisation de fonds publics. Ainsi, concernant le bâtiment, Lille Métropole a apporté 4,4 millions d’euros, le conseil général du Nord 2,7 millions d’euros, l’Etat 5 millions. Les financements privés sur le bâtiment ont mobilisé 12,7 millions.

Concernant les équipements, la balance est plus déséquilibrée. Lille Métropole a apporté 1 million, la région Nord-Pas de Calais 5 milions, l’Etat 2 millions et les fonds européens 5 millions. Les financements privés ont, eux, contribué à hauteur de 2,7 millions.

Concernant le fonctionnement, Lille Métropole prend en charge 1 million, et la Région 1,3 million. Les financements privés ne contribuent qu’à hauteur de 200 000 euros.

Cette répartition des investissements a d’ailleurs étonné un professionnel canadien participant à la table ronde. Celui-ci relevait en fait qu’un tel outil dans son pays était financé à hauteur de 4% par les Pouvoirs publics et pour le reste par les professionnels eux-mêmes. Il relevait toutefois le caractère extraordinaire du résultat. Comme beaucoup. Il reste donc aux professionnels à utiliser au mieux cet outil qui sera véritablement opérationnel en 2013.

Mais quels professionnels? En fait, s’il fallait simplifier, le Ceti est une plate-forme technologique, centre de recherche, travaillant sur l’usage qui peut être fait de ce qui est encore appelé textile dans différentes industries, comme le non tissé, application du textile au domaine médical et l’utilisation qui peut être fait des matières dans de multiples domaines comme l’aéronautique, l’éolien, etc. On est loin évidemment du secteur de l’habillement.

L’explication donnée par le Ceti lui-même est claire. Les bénéficiaires du Ceti, s’ils le souhaitent évidemment, sont des entreprises de tous secteurs, des grandes entreprises utilisatrices de textiles, notamment dans le domaine de l’hygiène, de la filtration et du médical, des entreprises productrices de non tissés ainsi que des producteurs de polymères et de fibres, les marchés du bâtiment et de la protection, etc. Dans la partie strictement habillement, on peut imaginer que le travail du Ceti peut concerner les sports extrêmes.

Comme souligne le dossier de presse, aujourd’hui une centaine de personnes travaillent sur le site du Ceti, ingénieurs et techniciens issus de Uptex, UIT Nord, Clubtex, IFTH, etc. Le ou plutot les batiments abritent également, outre le cente de recherche, les syndicats professionnels UIT Nord et Uric Maille et l’organisme chargé de la collecte et de la gestion de la formation de la filière textile-habillement Opcalia TMC.

Mais le succès du lieu repose évidemment sur l’utilisation qu’en feront les entreprises du secteur et bien d’autres dans leur volonté et leur obligation de se positionner pour les prochaines années dans un monde où l’envie dépasse souvent les moyens.

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