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22 avr. 2021
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Commerces: fédérations et patrons exigent de rouvrir au plus tard le 10 mai

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22 avr. 2021

La mobilisation est d'une ampleur inédite. Les principales fédérations du commerce et quelque 150 patrons, franchisés et affiliés de réseaux d'enseignes signent un "plaidoyer pour une réouverture impérative de tous les commerces au plus tard le 10 mai", un mois "capital en termes d'activité" pour les 150.000 magasins fermés depuis le 3 avril. Certains points de vente ont le rideau baissé depuis mars (dans les zones de plus fortes restrictions) ou même depuis février pour certains grands magasins.


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L'appel est signé par douze fédérations dont celles des secteurs de la franchise (FFF), la bijouterie (UBH), l'ameublement, l'habillement (UFIMH et FEH), le prêt-à-porter féminin (FFPAPF), la chaussure (FEC et FFC), le commerce de centre ville (UCV), le commerce coopératif et associé (FCA) ou encore le commerce spécialisé (Procos).

Le document est également ratifé par des dirigeants d'enseignes telles que Beauty Success, Etam, But, Kiabi, Primark, Galeries Lafayette, Thom Group, Armor-Lux, Besson Chaussures, Burton of London, C&A, Caroll, Celio, Claire's, Courir, Sport 2000 ou Histoire d'Or.

S'y ajoutent les signatures de dirigeants et propriétaires de groupes tels que Beaumanoir (Cache-Cache, Morgan, Bonobo, Bréal, La Halle), Eram (Gémo, Eram, Bocage, Mellow Yellow, TBS), Etam (Etam, Undiz, Maison 123, Livy Isé), FashionCube (Pimkie, RougeGorge, Grain de Malice, Orsay, Jules, Bizzbee), IdKids (Jacadi, Okaidi, Oxubyl, Catimini, Absorba), Omnium (Devred, Bouchara) ou Printemps (Printemps, Citadium, Place des Tendances).

Cette tribune publiée par Le Parisien ce jeudi demande au gouvernement d''acter dès à présent" cette date pour "tous les points de vente, quelles que soient leur taille et leur localisation". Un calendrier clair et unique pour l’ensemble des lieux de shopping est donc exigé.

"Nous prenons (...) notre part à l'effort collectif de lutte contre la Covid mais cette situation de fermeture ne peut plus durer. Elle met gravement en péril nos entreprises et inquiète nos 800.000 collaborateurs", affirment les signataires, pointant aussi les conséquences pour tout l'écosystème (fournisseurs, franchisés, marques, bailleurs...) et les villes qui subissent une vacance commerciale.

"Après avoir perdu plus de 20% de chiffre d'affaires en moyenne en 2020, nous avons encore perdu plus de 30% d'activité depuis le début de l'année et chaque semaine de fermeture appauvrit et fragilise nos réseaux."

Une solidité des réseaux surestimée



Cela se traduit par "des problèmes importants de trésorerie, à un niveau de stock invendu croissant, l'annulation de nos investissements, la hausse de l'endettement de nos entreprises du fait des PGE... autant d'impacts qui aggravent le risque de suppression de magasins et d'emplois", détaillent les commerçants.


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Selon Emmanuel Le Roch, délégué général de Procos, fédération représentante du commerce spécialisé, "les aides ont été mieux dimensionnées pour les petits commerçants, et c'est une bonne chose, mais on surestime la solidité des réseaux qui ont 200 ou 300 magasins: c'est en fait un ensemble de petites exploitations, et comme les aides ne peuvent pas compenser des périodes aussi longues de fermeture, il faut absolument rouvrir", a-t-il déclaré à l'AFP. "Mai est plus important que mars ou avril: il ne faut pas rouvrir trop tard, pour les acteurs du textile ou ceux qui dépendent des ventes générées par la fête des mères".

Il a par ailleurs appelé le gouvernement, qui a "pris des engagements fermes sur l'indemnisation des charges fixes, des loyers et des stocks invendus", à "verser rapidement des compensations à la hauteur des enjeux".

La lettre ouverte rappelle également que "de nombreuses études scientifiques" auraient confirmé que les commerces ne sont pas des lieux de transmission du virus, et annonce que le secteur mettra "tout en œuvre pour faciliter la vaccination de l’ensemble des collaborateurs en magasin qui le souhaitent".

Des culottes envoyées à Jean Castex



La publication de cette tribune intervient dans une période riche en messages d'alerte lancés à l'exécutif. En début de semaine, un collectif baptisé "Action Culottée" revendiquant fédérer quelque 80 détaillants en lingerie/bain ont indiqué avoir adressé à Matignon près de 200 courriers assortis d'une culotte.

L'objectif de l'opération était d'attirer l'attention du Premier ministre sur le décalage entre les fermetures imposées aux détaillants spécialisés en lingerie/balnéaire, alors même que les fleuristes ou les disquaires restent ouverts. La distinction entre biens "essentiels" ou "non essentiel" étant ainsi remise en cause par ces professionnels du textile. Le collectif pointe par ailleurs, photos à l'appui, que certaines grandes surfaces ne se conforment pas à la fermeture imposée de leurs rayons textiles (hors enfants).

Comme le relevait récemment FashionNetwork, entre petits commerces et grandes enseignes, les acteurs intermédiaires de l'habillement se sentent en outre défavorisés par les différents dispositifs d'aides déployés depuis un an. Comme nous l'a notamment raconté Michel Vernier, le dirigeant de la société Ryvia, propriétaire de la griffe de mode féminine Pause Café (lire notre article).

(Avec AFP) 

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