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Clémentine Martin
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D’après le Global Fashion Agenda, la circularité dans la mode est possible... mais nécessite des investissements

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Clémentine Martin
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24 nov. 2021

Suite à la COP26, le Global Fashion Agenda (GFA), une organisation visant à promouvoir des modes de production plus durables dans la mode, vient de publier une nouvelle étude, baptisée "Scaling Circularity", analysant les opportunités et les investissements nécessaires pour généraliser les systèmes circulaires dans le secteur.


La nouvelle étude de Global Fashion Agenda


Le rapport, copublié avec McKinsey & Company, avance que l'industrie de la mode pourrait devenir circulaire à 80% d’ici 2030. La condition: un accroissement des investissements dans les technologies de recyclage existantes et les infrastructures. Le GFA assure qu’une plus grande circularité pourrait aussi créer de l’emploi et de la valeur pour les investisseurs.

Si le recyclage textile prend suffisamment d’envergure, il pourrait déboucher sur un marché pesant 10 à 20 milliards de dollars (8,89 à 17,78 milliards d’euros).

Ces conclusions se basent sur des enseignements tirés du Partenariat pour une mode circulaire au Bangladesh, un projet transectoriel visant à développer le recyclage post-industriel et à conserver la valeur textile dans le pays, gros producteur de vêtements. Depuis son lancement en octobre 2020, le partenariat utilise la plateforme Reverse Resources pour localiser et tracer plus de 1.000 tonnes de déchets textiles au Bangladesh. D’ici fin 2021, cette quantité devrait même dépasser 200 tonnes par mois.

D’après l’étude, les technologies de recyclage offrent de meilleurs résultats en matière d'émissions de gaz à effet de serre, de consommation d’eau et de gestion des sols que leurs alternatives non circulaires. Toutes les technologies "ont un potentiel de réduction des coûts supérieur à l’utilisation de matières premières vierges si elles sont suffisamment utilisées".

Les technologies actuelles pourraient déjà déboucher sur 7% de recyclage textile dans l’industrie de la mode et sur 5% de tissus recyclés d’autres industries. Mais cela nécessiterait un investissement minimum de 5 à 7 milliards de dollars (4,44 à 6,22 milliards d'euros) dans les technologies de recyclage d’ici 2026. Il faudrait aussi investir massivement dans les infrastructures de collecte et de tri des déchets.

Ces montants sont suffisants pour décourager bon nombre de partenaires du secteur, mais GFA souligne que l’étude montre "que les retombées d’un investissement dans les infrastructures de recyclage sont attractives" si la demande en matériaux recyclés devient plus transparente et si l’approvisionnement en chutes de tissu traçables et de qualité est assuré".

La directrice générale du GFA, Federica Marchionni, explique: "Cette étude prouve que les technologies de recyclage offrent d’énormes améliorations de l’impact environnemental et qu’elles ont un grand potentiel économique une fois que leur utilisation sera généralisée. Avec des investissements suffisants, des politiques de soutien et des collaborations, je suis convaincue que nous pouvons créer un système circulaire rentable et accélérer la transition de la mode vers l’objectif de zéro émission nette."

Karl-Hendrik Magnus, responsable de la catégorie vêtements, mode et luxe chez McKinsey & Company, abonde: "Ce rapport souligne l’opportunité trop souvent négligée que représente le recyclage textile. Il met en évidence le pouvoir des actionnaires du secteur s’ils travaillent ensemble pour favoriser le changement."

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