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Marguerite Capelle
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15 sept. 2019
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Entre frime et grime, House of Holland épice l'ouverture de la semaine londonienne

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Marguerite Capelle
Publié le
15 sept. 2019

Henry Holland ne cesse de s’améliorer. La preuve en est son excellent défilé pour House of Holland, présenté sur fond de soleil couchant et de tiédeur samedi soir à Gasholder Park, King’s Cross, dans le nord de Londres.


House of Holland - Printemps-été 2020 - Prêt-à-porter féminin - Londres - Photo: FashionNetwork.com / Godfrey Deeny


Les habitués de l’Eurostar reconnaîtront ce quartier situé au cœur d’un ensemble d’ancien gazomètres, et que l’on aperçoit juste avant d’entrer en gare de Saint-Pancras.

Il y aura en revanche moins de monde à Londres pour reconnaître le tout dernier partenaire de Holland, le géant chinois du sport Xtep. Mais cette marque technique sait manifestement ce qu’elle fait. Xtep a sponsorisé plus de 1 000 compétitions de course, avec 5 millions de participants pour 100 millions de kilomètres parcourus, d’après la courte présentation papier. Ce qui nous rappelle qu’Henry a une autre corde à son arc : jeune homme, il a étudié les médias et sait d’instinct ce qu’il faut pour intriguer un rédacteur de mode.

La collection en partenariat – intitulée City Runner – comprenait des imprimés tie and dye classieux, dans des teintes cassis acidulées proche du soda typiquement british Ribena, et des bleus funky de vaisseau spatial, le tout décliné sur des robes bustiers séductrices. Des tenues moulantes en nylon adroitement coupé, avec beaucoup de bandes réfléchissantes, étaient également superbes, de même qu’une série de paires de baskets dans des mix de fluo.

 « À quoi bon participer à votre révolution si je ne peux pas danser » insistait Henry Holland, citant la célèbre anarchiste, essayiste et fondatrice de Mother Earth, Emma Goldman. Et ses fringues étaient clairement faites pour frimer en club, pas de doute là-dessus : des robes du soir en imprimé guépard dégradé et bretelles spaghetti aux robes en denim délavé à l’acide, avec des tops façon blousons Eisenhower.

Une super bande-son électro du genre brutal, ce que les hipsters british appellent du "grime", venait compléter l’ambiance, tandis que les tops débordant de jeunesse faisaient le tour de la pelouse circulaire, au centre de laquelle se trouvait une sphère argentée géante, telle une fausse œuvre futuriste.

L’ensemble du défilé montrait bien la capacité des jeunes créateurs britanniques à l’esprit vif, comme Holland, à transformer des idées cools en business et en monnaie sonnante et trébuchante. Chose que la génération de ses parents a globalement échoué à faire.


House of Holland - Printemps-été 2020 - Prêt-à-porter féminin - Londres - Photo: FashionNetwork.com / Godfrey Deeny


Il est vrai qu’il y a un siècle, c’est à peine si on mangeait correctement à Londres, avant que l’entrée dans l’Europe ne provoque une merveilleuse révolution culinaire dans ce pays. Autre raison pour laquelle les fashionistas – qui adorent aller au resto – ont le Brexit en horreur.

Et c’est pourquoi, en un sens, House of Holland est l’équivalent mode de ce que les Français appellent le « Gastro Bistrot », c’est-à-dire une cuisine gastronomique accessible mais sophistiquée,  composée d’excellents ingrédients, tout ce qu’il faut pour réjouir le client.

Bien joué, Henry.

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