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Face aux nouvelles offres de reprises pour La Halle, la prudence côté syndical

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12 juin 2020

La reprise partielle de l'enseigne de chaussures et de vêtements la Halle, placée en redressement judiciaire, intéresse désormais davantage de candidats, dont la totalité des offres permettraient de sauver 607 magasins sur 830, mais la CGT, méfiante, estime être "toujours dans le flou".

La Halle, fragilisée par deux mois de fermeture de ses magasins pendant le confinement décidé pour limiter la propagation de l'épidémie de Covid-19, après avoir déjà subi les "gilets jaunes" et les grèves de décembre, avait été placée en procédure de sauvegarde le 21 avril, puis en redressement judiciaire le 2 juin.

Les repreneurs potentiels avaient jusqu'à mardi soir pour manifester leur intérêt pour une enseigne qui a réalisé un chiffre d'affaires annuel de 847 millions d'euros lors de son dernier exercice clos fin août 2019.

De sept candidats le 26 mai, dont le groupe breton Beaumanoir (propriétaire de Morgan), les enseignes Chaussea, Besson ou Gemo, on est passé désormais à 25, s'est félicité jeudi Vivarte, propriétaire de La Halle.

"La combinaison des différentes offres permettrait de reprendre 607 magasins (sur 830, NDLR), soit une centaine de plus que ce qui avait été annoncé lors du premier dépôt, et de préserver près de 4.036 emplois (sur un total de 5.806, NDLR), dont 3.836 en magasin et 150 au siège", a précisé le groupe textile dans un communiqué.

Ces offres sont désormais "engageantes et pourront encore être renforcées d'ici à leur présentation devant le tribunal de commerce de Paris", qui devrait intervenir fin juin, vraisemblablement le 28 ou le 29.

En marge d'un comité social et économique (CSE), au cours duquel ces offres ont été présentées aux représentants du personnel, qui était toujours en cours jeudi en début de soirée, Karim Cheboub, délégué syndical central CGT, a expliqué à l'AFP "être toujours dans le flou, notamment sur le bouclage financier du plus gros repreneur, Beaumanoir, qui n'est pas finalisé".

"Sur ces 25 offres, plusieurs sont farfelues, certaines visent simplement à récupérer des emplacements, à reprendre des baux commerciaux et n'offrent aucune garantie en termes d'emploi", a-t-il estimé.

"Dans le détail, nous craignons que beaucoup de salariés ne soient pas repris", a ajouté le délégué syndical.

Parmi toutes ces offres, figurent celles, "très significatives", émanant des distributeurs alimentaires Aldi, Carrefour et Lidl, qui reprendraient environ 200 magasins (pour une moyenne de cinq salariés chacun) à eux trois, ainsi que "quelques initiatives individuelles", a précisé le PDG de Vivarte, Patrick Puy, lors d'un point-presse.


Banderoles devant la plateforme logistique d'Issoudun qui voit des offres de reprise le concerner sur le 2e round - AFP



En l'état actuel des offres, 1.770 personnes ne seraient pas reprises et feraient l'objet d'un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), qui pourrait être lancé début juillet, a ajouté Patrick Puy.

"On a bien travaillé avec toutes les parties prenantes et je suis plutôt heureusement surpris du résultat: on va désormais s'atteler à augmenter le nombre de personnes reprises d'ici fin juin", a-t-il souligné.

Pour Patrick Puy, autant la candidature du groupe textile Beaumanoir semble répondre "à une logique de marque", autant celle provenant de la distribution alimentaire lui permettrait de "combler des trous géographiques" au niveau de son réseau.

Alors qu'aucune offre n'avait été enregistrée sur les entrepôts logistiques situés dans l'Indre lors du "premier round", deux propositions ont été faites, "qui comprendraient la reprise d'une cinquantaine de collaborateurs", a ajouté Vivarte dans son communiqué.

Interrogé sur le nom des repreneurs potentiels pour ces entrepôts, Patrick Puy a répondu qu'il s'agissait d'un "sujet très sensible" sur lequel il ne pouvait dire davantage mais qu'il espérait augmenter le nombre de salariés repris.

Depuis son arrivée, spécialiste des restructurations, à la tête de Vivarte en juillet 2017, plusieurs enseignes (Chevignon, Cosmoparis, André, Kookaï, Naf Naf, Besson) ont été cédées, faisant craindre aux syndicats son prochain "démantèlement".

A l'issue du processus de cession de la Halle, il ne restera de fait du groupe que deux enseignes, Caroll et Minelli.

Par Marie-Pierre Ferey, Laure Brumont

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