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Paul Kaplan
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27 août 2019
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Farfetch, dont l'action est en chute, dément vouloir racheter Barneys

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Paul Kaplan
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27 août 2019

Suite à un article du New York Times, paru lundi, Farfetch a émis mardi soir un démenti. L'objet? Selon le média américain le spécialiste de la vente de mode en ligne préparait l'achat de l'enseigne en difficulté Barneys. "L'histoire est incorrecte, Nous ne sommes pas en train d'acheter Barneys New York" a précise le groupe. Car malgré plusieurs investissements récents, la société, dirigée par José Neves, connaît une période délicate.


José Neves, fondateur deFarfetch


Farfetch s'apprête à célébrer l'anniversaire de ses débuts à la Bourse de New York — avec une évaluation boursière à la baisse et un cours de l'action en chute libre. Les actions de la société — dont le siège social est situé à Londres — ont dégringolé d'une valeur de 22 dollars le 26 juillet, à 9,62 dollars au cours de la première demi-heure de la journée du 26 août. Au 21 septembre dernier, les actions de la société se négociaient pourtant à 28,45 dollars... elles n'ont réussi à dépasser ce prix qu'une seule fois dans l'année.

L'an dernier, le capital flottant de l'entreprise avait porté son évaluation à 5,8 milliards de dollars (5,21 milliards d'euros), mais sa capitalisation boursière actuelle est plus proche de 2,85 milliards de dollars (2,56 milliards d'euros).

Le plongeon des dernières semaines est survenu après l'annonce par l'entreprise de bénéfices décevants en juillet, avec des revenus en hausse, mais aussi des pertes de plus en plus importantes et aucun signe de bénéfices à l'horizon. 

Condé Nast avait également inquiété les analystes en récupérant sa participation de près de 300 millions de dollars, plusieurs articles suggérant que le groupe d'édition était préoccupé par les dépenses de marketing élevées de l'entreprise britannique.

De plus, plusieurs cabinets d'avocats envisageraient d'intenter des recours collectifs contre la société, au motif qu'elle aurait pu induire les investisseurs en erreur au sujet de ses perspectives. Toutefois, ces poursuites sont relativement courantes dans le cas des sociétés dont le cours de l'action a chuté rapidement (surtout lorsqu'elles ont lancé leur premier appel public à l'épargne à un niveau aussi élevé), et rares sont celles qui aboutissent vraiment.

Dans un tel contexte, certaines décisions de Farfetch, qui a dépensé 675 millions de dollars en espèces et en actions pour acquérir New Guards Group ou contribuer au développement de Libra Blockchain, ont eu du mal à passer auprès des actionnaires, et cela n'a rien de surprenant.

Mais il faut garder à l'esprit que la stratégie déclarée de José Neves, fondateur et PDG de Farfetch, consiste à "se tailler la part du lion dans la croissance de 100 milliards de dollars prévue dans le secteur du luxe en ligne".

Dépenser massivement pour stimuler son développement est peut-être une stratégie risquée, mais Farfetch semble atteindre ses objectifs de croissance des ventes. Et son approche rappelle un autre géant du e-commerce, Amazon, qui s'est contenté de sacrifier ses profits pendant des années pour conquérir des parts de marché, malgré la mauvaise humeur de ses actionnaires. 

Le cours des actions Amazon est le reflet de cette stratégie. Elles ne coûtaient que 177 dollars chacune en 2012, puis 966 dollars il y a deux ans. Et ce lundi, elles se négociaient pour 1 757 dollars, soit une capitalisation boursière de près de 870 milliards de dollars (782,9 milliards d'euros). Farfetch n'atteindra peut-être jamais ce niveau, mais sa stratégie, si elle s'avère efficace, pourrait bien lui faire connaître une explosion dans les années à venir.

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