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4 avr. 2022
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Filatures du Parc: relance et ambitions fortes deux ans après l'incendie de l'atelier

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4 avr. 2022

En partie ravagée par un incendie en avril 2020, l'entreprise occitane avait pris un an pour rebâtir son site. Relancée en 2021, l'activité a d'ores et déjà renoué avec les chiffres d'avant-crise. Spécialiste des fils en matières naturelles et recyclées, la filature multiplie désormais les expérimentations menées à la demande de ses clients.
 

La Filature du Parc


C'est dans la nuit du 8 au 9 avril 2020 que la commune de Brassac (Tarn) a été réveillée par l'incendie qui a ravagé un tiers du site de Filatures du Parc, et mobilisé dans la vallée de l'Agout les sapeurs de Castres et Mazamet. "C'est tout notre stock de matières qui a été détruit à l'époque, tandis que les fumées ont endommagé l'ensemble des outils de production", explique à FashionNetwork.com le dirigeant de l'entreprise, Fabrice Lodetti, à l'occasion du récent salon Made in France Première Vision. "Heureusement, nos matières premières et notre laboratoire ont été épargnés, ce qui nous a permis d'assurer les commandes via nos partenaires".

L'entreprise Filatures du Parc a en effet activé son réseau, préparant mélanges et coloris, envoyés pour être filés sur d'autres sites. "Grâce à cela, nous avons pu livrer tous nos clients malgré l'incendie", indique le dirigeant, qui a dû en parallèle mené de gros investissements. "L'activité est repartie en mai 2021, avec un matériel flambant neuf. Nous en avons profité pour changer un peu l'organisation du site, pour gagner en performance."

Après un an de reprise, la société afficherait un chiffre d'affaires atteignant 4,5 millions d'euros. Un chiffre légèrement supérieur aux niveaux d'avant-crise. Fabrice Lodetti se félicite d'avoir pu retrouver son noyau dur de clients dans la mode, auxquels s'ajoutent les clients de la filature dans l'univers de l'ameublement et de la pelote tricotée main. L'entreprise espère désormais retrouver ses positions sur le marché automobile, où elle avait fait ses premiers pas quelque temps avant la crise sanitaire.

L'entreprise emploie à ce jour une trentaine de personnes, et a renforcé ses équipes de recherche et développement. La direction indique en effet passer de nombreux contrats avec des marques sur la recherche de matières, pour l'habillement et autres. "Nous sommes en train d'aboutir sur deux ou trois chantiers sur lesquels nous avons travaillé pendant douze à dix-huit mois, et qui ont été l'occasion d'apprendre à défibrer de nouvelles matières, sur laquelle on apporte une solution de retour en boucle courte", indique Fabrice Lodetti.
 

Fabrice Lodetti chez Filatures du Parc en mars 2019 - MG/FNW


Si le dirigeant garde le silence pour l'heure sur ces développements, il évoque cependant avec fierté ses dernières avancées, notamment sur les matières recyclées, qui représentent 80% de l'activité. "Le but étant d'atteindre les 100%", précise-t-il. Comme avait pu le constater FashionNetwork.com en 2019, l'entreprise Filatures du Parc possède notamment pour y parvenir sa propre machine d'effilochage, permettant de décomposer des tissus pour en récupérer les fibres.
 
En termes de mélanges, le fabricant regarde en direction du chanvre tricolore, avec un mélange de chanvre cotonisé et de laine, ou un mélange chanvre et polyester pour l'ameublement. Est également développée l'association de PLA (polyester biodégradable) avec des mélanges lin-coton ou de la laine: "Soit des fibres animales ou végétales, recyclées et biosourcées, ce qui donne des fils biodégradables", précise Fabrice Lodetti. Il indique avoir en outre signé des accords avec des filateurs open-end (sans torsion au cœur du fil, ndlr) pour produire un mélange de viscose et coton recyclé, en deux grosseurs.


La Filature du Parc


"Cela va nous permettre d'aller vers le marché du tee-shirt et du sweat-shirt, produits qu'on ne pouvait pas atteindre avec nos productions habituelles, et qui étaient une demande de nos clients depuis plusieurs années", indique le dirigeant, qui remarque que la loi Agec et l'interdiction de détruire les invendus a démultiplié les demandes d'expérimentation.

"Mais nous ne voulons pas tomber dans le piège qui est de courir plusieurs lièvres à la fois, ce qui nous contraint hélas à sélectionner les projets sur lesquels nous pouvons travailler", pointe l'homme, qui promet de belles nouveautés pour les prochains mois.

 

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