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19 oct. 2014
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Fondation Vuitton, FIAC, Musée Picasso : Paris capitale artistique pendant une semaine d'exception

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AFP
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19 oct. 2014

Inauguration de la Fondation Vuitton, lancement de la FIAC, réouverture du Musée Picasso : Paris se voit la semaine prochaine en capitale artistique dans une partition réglée entre mécénat d'entreprise, marché de l'art et institution publique.

Couac ou polémique médiatique indispensable à tout événement digne de ce nom, une oeuvre représentant un sex toy installée Place Vendôme a été vandalisée et son auteur agressé. L'Américain Paul McCarthy a finalement renoncé à réinstaller l'objet du scandale érigé dans le cadre du "hors les murs" de la FIAC (Foire internationale d'art contemporain).

L'oeuvre de McCarthy place Vendôme avant qu'elle soit vandalisée (photo AFP)


McCarthy est l'artiste invité de la Monnaie de Paris, autre nouveau lieu d'art contemporain qui ouvre au public samedi prochain.

Les festivités seront lancées lundi par l'architecte star Frank Gehry, et l'homme le plus riche de France, Bernard Arnault, en compagnie de François Hollande.

Le chef de l'Etat inaugurera l'impressionnant bâtiment aux douze voiles de verre de la Fondation Louis Vuitton au Bois de Boulogne, sans doute une des oeuvres les plus audacieuses de Frank Gehry.

La Fondation, dont le financement privé est régulièrement souligné par Bernard Arnault, montrera dans un premier temps quelques pièces de sa collection constituée depuis 2006 par Suzanne Pagé, ex-directrice du Musée d'Art moderne de la ville de Paris, ainsi que des oeuvres spécialement commandées pour le bâtiment. Les salles et les terrasses seront accessibles au public lors de journées portes ouvertes du 24 au 26 octobre.

Jeudi ce sera au tour de la FIAC d'accueillir ses visiteurs au Grand Palais jusqu'au 26 octobre. 191 galeries de 26 pays sont présentes, dont 65% d'européennes. Elles étaient 184 l'an dernier.

Selon Jennifer Flay, directrice artistique de la FIAC, "il n'y a pas de tendance dominante, ni dans les styles ni dans les médiums, comme on a pu observer par le passé avec les travaux photographiques ou les installations vidéos par exemple".

Souhaitant "explorer de nouveaux territoires" avec de jeunes artistes, la foire lance cette année une manifestation paralèlle intitulée (OFF)ICIELLE qui se tiendra aux Docks - Cité de la mode et du design, sur la Seine.

Cette semaine exceptionnelle se terminera en beauté avec la réouverture samedi du musée Picasso après cinq ans de travaux. Une date qui n'a pas été choisie au hasard : Picasso est né le 25 octobre 1881.

L'Hôtel Salé, un des plus beaux hôtels particuliers du Marais, a été entièrement rénové, les circulations sont plus fluides et de nouveaux espaces d'exposition ont été aménagés dans les combles et les caves.

"C'est un endroit magique, les volumes sont extraordinaires et vraiment adaptés à l'oeuvre de Picasso", souligne Laurent Le Bon, nouveau directeur de l'établissement, qui possède 5.000 oeuvres de l'artiste, dont 300 peintures et 300 sculptures, mais ne peut en présenter que 300 à 400.

L'accrochage initial a été confié à Anne Baldassari, experte reconnue du peintre andalou et ancienne directrice, révoquée en raison du retard pris par les travaux et du climat social tendu au sein du musée.

"La France a la chance de conserver la collection la plus importante au monde de l'oeuvre de Picasso grace à la générosité des héritiers. Cette collection est française, mais elle doit parler au monde entier", a souligné Anne Baldassari, qui a conçu trois parcours pour le public.

"La Monnaie de Paris, la Fondation Louis Vuitton, le musée Picasso ouvrent la même semaine, c'est un feu d'artifice pour la France, pour Paris", assure Laurent Le Bon.

Feu d'artifice de la ville-lumière ou signe d'un statut retrouvé de capitale artistique ?

Pour la maire de Paris, Anne Hidalgo, "Paris affirme ainsi sa vocation de capitale internationale de l'art et de la création".

"Il y a vingt ans, Paris était considérée, à tort, comme une place où il ne se passait pas grand chose dans la création contemporaine", explique Jennifer Flay. "Cette perception a changé notamment grâce à des inaugurations importantes: la fondation d'Antoine de Galbert (La Maison rouge), le musée du quai Branly et bientôt la fondation Vuitton..."

Paris "a retrouvé quelque chose de pétillant, d'attractif pour un public international", assure-t-elle.

Une tendance qui ne se manifeste pas encore dans le marché de l'art. Selon Artprice, numéro un mondial des données sur ce secteur, Paris a perdu sa 5e place pour les ventes aux enchères d'art contemporain au profit de Shanghai, et est désormais talonné par Guangzhou.

Par Antoine FROIDEFOND

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