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François Girbaud : "Je n’ai pas fait la collaboration Closed avec un rétroviseur"

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1 oct. 2017

Entre Los Angeles, où il vit, et Milan et Istanbul, où se situent certains de ses contacts industriels, François Girbaud a fait un arrêt dans la capitale française pour participer à la présentation de sa collaboration avec Closed, marque qu'il avait fondée il y a 40 ans. Dans le spacieux showroom parisien de la marque, aujourd'hui basée à Hambourg et contrôlée par Gordon Giers (fils de Günther Giers), Til Nadler et Hans Redlefsen, François Girbaud précise pour FashionNetwork.com les raisons qui l'ont incité à travailler avec Closed.


François Girbaud, le 27 septembre 2017 à Paris - DR


FashionNetwork.com : Cette collaboration avec Closed n'est pas anodine. Vous étiez le fondateur de la marque. C'est étonnant de vous voir revenir 40 ans après.

François Girbaud :
L'histoire avec Closed était un peu compliquée à l'époque. Au terme d'un imbroglio qui était sur plusieurs pays, j'ai obtenu la propriété intellectuelle et Gunther Giers, le père de Gordon, qui est l'un des propriétaires actuels, a eu la propriété industrielle. Mais le temps a passé et j'ai fait plein d'autres choses. De cette époque, ce que je retiens, c'est ce que nous avons apporté. Le fait de signer la braguette par exemple, c’était une provocation extrême. Personne n’avait tourné le jean non plus avec la construction en x, c’était la bienséance qui l'emportait à ce moment-là.

FNW : Et comment vous êtes-vous retrouvé à réaliser cette collection d'une quinzaine de pièces qui reprend ces thèmes ?

FG :
Ce sont des rencontres et des échanges qui m'ont amené là. Je travaille avec Uniqlo, avec Yanai (Tadashi, le PDG du groupe japonais Fast Retailing, ndlr). Un jour, à la sortie d’une conférence, il me dit « Girbaud, je sais pourquoi tu es Girbaud. Dessine moi un Pedal Pusher ». C’est une référence aux années Closed. Il s’agit d’un des premiers commerçants du monde, mais il se rappelle qu’on avait inondé Tokyo avec. Dans le même temps, Kanye West me dit qu'il a grandi avec Girbaud et m’explique qu’il a besoin d’une signature. Il me demande si avec Yeezy, il peut mettre l’étiquette sur la braguette. J'ai aussi été appelé par les jeunes designers américains...

Et en décembre, Gordon m’envoie un message me disant « pourquoi on ne parle pas ? ». Après Première Vision, j’ai pris l’avion pour aller à Hambourg. Je me suis assis avec ses deux associés. Cinq minutes après, on était d’accord. Si je n’avais pas fait le chemin avec les autres, je ne serais pas arrivé là. Car on peut sortir un pedal pusher chez Uniqlo, mais c’est quand même mieux de sortir le vrai. Là, c’est une équipe plus familiale, il y a un rapport affectif. Dans les grosses compagnies, c'est plus compliqué de faire bouger les choses.

FNW : Et qu'est-ce que fait bouger cette collection avec Closed ?

FG :
Je n’ai pas fait la collaboration Closed pour travailler avec un rétroviseur. Donnez-moi le temps, c’est la première collection. (Il va chercher un pantalon de la collaboration). J’ai des premières pièces qui permettent d’avancer comme ce pantalon. Là, on a du stretch dans le sens du warp (chaîne du chaîne et trame). Et ça, ça permet d’avoir des volumes, autre chose qu’un effet boudin, et du confort. Cette collection était juste un coup. Mais là, on travaille déjà sur la deuxième. C’est une opportunité de diffuser les innovations. On est à ce tournant où le jean est face à un défi mondial. Moi, je suis en train d’avancer sur de nouvelles approches.

L'intégralité de cet entretien est à retrouver dans FashionNetwork Premium.

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