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Gilets jaunes : les entreprises mises à contribution par le gouvernement pour contenir le déficit

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13 déc. 2018

Contraint de trouver comment financer les mesures de pouvoir d'achat accordées aux « gilets jaunes », le gouvernement cherche à mettre à contribution les entreprises, et pourrait aller plus loin que la demande de prime exceptionnelle défiscalisée évoquée par Emmanuel Macron.


Emmanuel Macron, président de la République française - AFP/Archives / Philippe Lopez


Le président de la République a réuni mercredi après-midi une centaine de chefs d'entreprises pour les mobiliser en faveur du pouvoir d'achat.

Si Emmanuel Macron n'a pas évoqué de mesures contraignantes, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, auditionné au Sénat, a lui estimé qu'« un effort spécifique » pourrait être demandé aux grandes entreprises, en plus des efforts sur la dépense publique auxquels travaille le gouvernement.

« J'y suis favorable », a-t-il affirmé, ajoutant qu'« après tout, dans les circonstances actuelles, il n'est pas illégitime de demander un effort particulier aux plus grandes entreprises ».

Le gouvernement veut déjà mettre en place la taxation des géants du numérique (Gafa). Elle « devrait rapporter en année pleine 500 millions d'euros », selon Bruno Le Maire, qui n'a pas précisé si la France appliquerait cette taxe dès l'an prochain sans attendre un accord européen.

Autre piste envisagée, la modulation de la baisse de l'impôt sur les sociétés, dont le taux était censé passer de 33,3 à 31 % l'an prochain, avant de descendre progressivement à 25 % d'ici la fin du quinquennat. « C'est l'une des pistes » a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, qui a dit ne pas connaître les arbitrages finaux.

Devant les chefs d'entreprises, Emmanuel Macron n'a pas évoqué de nouvelles taxes, ni un report de la transformation du CICE en baisses de charges, prévue l'an prochain, répétant qu'il n'était pas question de « détricoter » les réformes menées depuis 2017. « On a pas vocation à augmenter les taxes », a souligné l'Elysée.

L'oeil sur le déficit

D'éventuelles mesures supplémentaires s'ajouteraient à la prime exceptionnelle que le président de la République a déjà demandé aux entreprises de verser à leurs salariés en annonçant qu'elle serait défiscalisée.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, et Bruno Le Maire doivent recevoir jeudi les partenaires sociaux pour échanger sur le sujet. D'ores et déjà, plusieurs grands groupes, comme Orange, Publicis, Altice, Iliad, LVMH, Kering ou Total, ont répondu favorablement à cet appel. Chacun adapte toutefois les modalités de versement et le montant de cette prime.

Pour les entreprises plus petites, l'équation est plus compliquée. Mardi, la CPME a estimé que « le nombre de PME en capacité de distribuer une prime de ce type restera malheureusement limité ».

L'enjeu pour le gouvernement, dont les annonces sont scrutées par Bruxelles, est que le déficit public ne s'éloigne pas trop de la limite européenne de 3 % du PIB.

« Je souhaite que nous prenions toutes les mesures nécessaires pour nous rapprocher le plus possible des 3 %, c'est-à-dire de nos engagements européens », a affirmé Bruno Le Maire mercredi devant les sénateurs.

La veille, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, avait chiffré le coût des mesures annoncées par Emmanuel Macron à 10 milliards d'euros, estimant que le déficit s'élèverait ainsi à 3,4 % pour 2019 avant d'éventuelles mesures d'économie.

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