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6 juil. 2015
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Haute couture à Paris : la nostalgie d'Ulyana Sergeenko, le "flower power" de Versace

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AFP
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6 juil. 2015

Une aristocrate russe un lendemain de fête chez Ulyana Sergeenko, des silhouettes sculptées comme des minéraux pour Ilja, le "flower power" d'Atelier Versace : aperçu de la première journée dimanche des défilés de haute couture à Paris.


Ulyana Sergeenko


La beauté nostalgique d'Ulyana Sergeenko


La femme imaginée par Ulyana Sergeenko est une aristocrate russe qui vit dans un appartement communautaire, l'une des ces kommunalkas apparues après la révolution bolchevique de 1917, qu'elle apprend à partager avec des paysans ou des ouvriers.

Son mascara a coulé, son rouge à lèvres s'est estompé, comme si elle se réveillait tout habillée après une nuit de fête. Ses robes sont tantôt légères, en soie, pour un côté lingerie et boudoir, tantôt plus lourdes, en velours, en maille. Des ronds de couleur comme des confettis géants sont disséminés ici et là.

La fourrure est présente, sur des cols, des manteaux, des cagoules. Un bonnet de résille donne un air décadent à la silhouette, perchée sur des chaussures Louboutin.

L'atmosphère domestique de l'appartement communautaire inspire un sac, en forme de fenêtre décorée de plantes en pots et d'un voilage brodé. Des géraniums fleurissent sur les manches ou le décolleté d'une robe. Un motif quadrillé de tasse à thé se retrouve en perles brodées sur une robe noire.

La griffe a été lancée en 2011 par Ulyana Sergeenko, femme du milliardaire Danil Khatchatourov et férue de haute couture, dont les looks font le bonheur des blogs de mode et médias russes. Elle emploie désormais 100 personnes dans son atelier moscovite et fait appel à des savoir-faire locaux, comme la dentelle au tricot de Vologda ou la dentelle de Yelets. Elle défilait depuis 2012 à Paris hors du calendrier officiel de la haute couture, avant d'y être intégrée cette saison.

La clientèle est pour la moitié environ de Russie et anciennes républiques soviétiques, mais aussi du Moyen-Orient, notamment l'ancienne première dame du Qatar, Cheikha Mozah, d'Europe et de Chine, explique Frol Burimskiy, associé d'Ulyana Sergeenko.

La marque compte parmi ses soutiens de longue date le mannequin russe Natalia Vodianova, qui était au premier rang du défilé, de même qu'Ornella Muti, Dita Von Teese et Michelle Rodriguez.

Natalia Vodianova a salué l'apport de sa compatriote à la garde-robe des femmes, et notamment des Russes. « Ulyana est la raison pour laquelle les femmes à Moscou sont habillées comme des princesses », a-t-elle expliqué. « Avant il n'y avait qu'Hervé Léger, des robes serrées, un style provocant. Ulyana a changé cela, en créant un style qui est toujours sensuel et féminin mais avec un sens incroyable de la décence, d'orthodoxie si je peux dire ! »

« Je suis fière que les Russes soient revenues à leurs racines, c'est une part de ce que nous sommes. On attendait juste Ulyana pour créer quelque chose d'incroyablement moderne et chic, avec des beaux tissus et des belles coupes », a conclu Natalia Vodianova.

25.000 orchidées chez Atelier Versace

C'est sur un « tapis » de 25.000 orchidées jaunes et mauves, protégées par des plaques de verre, que les mannequins ont défilé pour le show Atelier Versace, tout en transparences et abondance de volants.

Le « flower power » imprégnait la collection, avec de fines couronnes portées sur des chevelures détachées, des chaussures à plates-formes style années 1970, sandales ou bottes, qui contrastent avec la délicatesse des robes, ou encore des manches évasées pour certains modèles.

Beaucoup de ces robes longues, certaines à la traîne volumineuse, sont asymétriques, avec des bords qui s'effilochent pour donner un effet encore plus aérien à la silhouette.

Les sculptures d'Ilja

Autre nouvelle griffe dans le calendrier de la haute couture, la marque néerlandaise Ilja a présenté des silhouettes sculptées telles des minéraux, aux lignes géométriques.

Les formes sont amples, inspirées des années 1990 avec des vestes oversize et des salopettes. Asymétriques, les silhouettes sont tantôt nettes et architecturées tantôt flottantes et légères.

« Dans cette collection il s'agit de sculpter des formes et des matières », a expliqué la créatrice Ilja Visser après le défilé. La collection s'inspire des formes des cristaux et des minéraux, qui lui donnent aussi leurs couleurs : bleu de l'azurite, noir de l'onyx, rose du quartz...

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