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Hypermarché: en perte de vitesse, le secteur cherche un second souffle

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6 juil. 2009

Lancé il y a plus de 40 ans par Carrefour, le concept d'hypermarché est aujourd'hui boudé par les consommateurs: les distributeurs planchent donc sur l'hyper de demain, qui devra être à la fois plus intime, plus spécialisé et plus moderne.


Photo : Mychèle Daniau/AFP

Situés à la périphérie des villes, ces énormes "temples de la consommation" de plus de 2.500 m2 (mais dont les plus grands atteignent plus de 10.000 m2) sont très répandus en France, avec environ 1.600 magasins.

Certains experts estiment que ce concept, inventé pour la famille type des années 1960 en pleine ère de la consommation de masse, est en fin de vie car en décalage avec notre époque et les attentes des clients (familles moins nombreuses, recherche de la proximité, etc.).

"L'hypermarché n'est plus roi", a lui-même reconnu Lars Olofsson, le patron de Carrefour, qui a dit cette semaine vouloir le "réinventer".

"La désaffection pour l'hypermarché est une tendance de fond, initiée avant la crise, et contrer cette évolution demandera aux distributeurs une véritable révolution", explique Anne Icole, de Trend Sourcing, agence spécialisée dans la consommation.

Si la réflexion est engagée chez les grandes enseignes de la distribution en France (Auchan, Leclerc, Système U, Intermarché...), elles sont peu enclines à évoquer les différentes pistes envisagées.

"L'hypermarché, qui est aujourd'hui très monolithique, va devenir pluriel et hétérogène. Mais ce pari n'est pas gagné et je pense que le format va encore perdre du terrain", estime Philippe Moati, directeur de recherche au Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc).

Les distributeurs étudient notamment la possibilité de recréer au sein des magasins, jugés trop impersonnels, de petits "îlots", dédiés aux différents types de consommateurs, qui seraient des espaces plus intimes, plus "humains".

"Toute la mise en valeur des produits est à réinventer avec des rayonnages plus colorés, plus modernes, les espaces doivent être redécoupés, la signalétique modernisée...", détaille un expert de la consommation.

"C'est toute la culture des hypermarchés qui doit être repensée, le format a un problème structurel. L'agencement doit être transformé, pour devenir moins rationnel, moins linéaire, et davantage tourné vers le client et ses attentes de plus en plus segmentées", renchérit M. Moati.

Un défi colossal... "Nous devons trouver d'ici la fin de l'année des solutions pour réinventer l'hypermarché, sinon il nous restera le plan B, à savoir réduire toutes les surfaces", a prévenu M. Olofsson, qui reste toutefois "confiant".

Selon les spécialistes, certaines grandes surfaces sont amenées à disparaître ou à se repositionner. "Une partie des magasins deviendront probablement des +cathédrales de la consommation+, c'est-à-dire des lieux que l'on fréquente moins régulièrement mais où l'on trouve une surabondance de produits et de choix, des nouveautés et de nombreuses démonstrations", imagine le même expert.

"Cependant la question est de savoir si ces efforts suffiront pour lutter contre les enseignes spécialisées déjà plus modernes", dans l'habillement ou la cosmétique par exemple, s'interroge-t-il.

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