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Jeune créateurs de mode: défiler c'est bien, vendre c'est mieux

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27 sept. 2012

PARIS, 27 sept 2012 (AFP) - Faut-il se lancer dans un défilé coûteux quand on est inconnu, sans savoir si acheteurs et presse viendront ? Pour aider les jeunes créateurs à partir sur de bonnes bases, les professionnels ont décidé de leur donner un coup de main en les mettant en relation avec d'éventuels clients.

Tommy Hilfiger entouré des créateurs d'"Americans in Paris" organisé par la CFDA et le Vogue Fashion Fund.

États-Unis, Grande-Bretagne, France etc : pendant la Fashion week parisienne, les fédérations de la mode de ces pays louent des espaces dans la capitale où ils réunissent une dizaine de jeunes créateurs qui pourront rencontrer acheteurs, fournisseurs et autres financiers.

Le très influent CFDA américain, association de soutien aux créateurs de mode et d'accessoires nord-américains, et le magazine Vogue, dirigé par la célèbre Anna Wintour, se sont engagés depuis plusieurs saisons dans ce parrainage.

L'initiative, soutenue financièrement par Tommy Hilfiger et baptisée "Americans in Paris", se déroule dans des salons du très chic VIIIe arrondissent de Paris et accueille neuf jeunes marques de prêt-à-porter et d'accessoires américaines.

Pourquoi Paris? Parce que selon le CFDA, la capitale française "attire un très large éventail d'acheteurs, donc ce show-room leur apportera un inestimable apport potentiel en terme de visibilité tant en ventes qu'en presse pour développer leurs entreprises respectives".

Le British Fashion Council installe lui ses jeunes pousses dans un loft du plus branché du IVè arrondissement avec également à la clé une "action stratégique" pour faire connaître ses poulains hors de Londres et "sécuriser leur développement à l'exportation".

Didier Grumbach, président de la Fédération de la couture et du prêt-à-porter des créateurs, estime que "veiller à la permanence de la chaîne de compagnonnage" entre marques notoires et marques émergentes doit être "une priorité".

Cycles de mode raccourcis

Pour la première fois, la Fédération en réunit dix au sein du "Designers Apartment", rue de Richelieu (IIe). Ce lieu doit faciliter les rencontres entre jeunes stylistes et acheteurs mais aussi fournisseurs et financiers. Il est conçu comme "une alternative aux défilés, moins coûteuse et plus propice aux contacts personnalisés", selon Didier Grumbach.

"Le créateur, la première fois, ne sait pas qui va venir et l'acheteur non plus ne sait pas à qui il a affaire", poursuit Didier Grumbach

"Pendant trois saisons Jean Paul Gaultier à ses débuts n'a pas vendu une pièce", souligne-t-il.

Le Centre bruxellois de la mode et du design (PAD) organise pour sa part à Paris un défilé virtuel des nouveaux créateurs bruxellois dans les locaux de l'ambassade de Belgique. Il s'agit de rendre "vivantes et attractives" les collections présentées en show-room et de permettre aux créateurs présents de rencontrer des acheteurs.

Les Ateliers de Paris, incubateur de jeunes entreprises de mode, des arts et du design initié par la Ville de Paris et le salon Tranoï, présentent "Design Talents" au Palais Brongniart pour aider là aussi de jeunes talents à se faire connaître du public et établir des contacts commerciaux.

Pour Didier Grumbach, la multiplication de ces initiatives répond à un besoin impérieux de renouvellement des marques "à une époque où la concurrence est incontestablement plus vive dans le monde, où les cycles de mode se raccourcissent".

"Les marques doivent émerger plus rapidement. Elles ne peuvent plus perdre de temps", résume-t-il.

Par Dominique AGEORGES

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