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21 avr. 2021
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Kiabi expérimente le "zéro-déchet" textile avec un coupe-vent

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21 avr. 2021

Depuis début avril, Kiabi commercialise sur son e-shop un vêtement qui n'a occasionné aucune chute de matière lors de sa fabrication. Une première expérience sur le sujet du design "zéro déchet", qui résulte d'un projet interne débuté il y a un an, avec l'appui de l'experte Mylène L'Orguilloux (collectif ZWDO). Le coupe-vent réalisé en polyester recyclé est réversible, unisexe, et vendu au prix de 35 euros.


Le coupe-vent se décline en trois tailles - Kiabi


La mise au point du patron a nécessité un travail groupal et des tests tous azimuts mené par une poignée de membres des équipes style et modélisme, par le biais de découpes papier, d'assemblages façon puzzle puis de modélisation via un logiciel 3D, que l'enseigne commence à utiliser pour la conception de ses produits. Le but? Éviter de gaspiller de la matière, car sur le marché textile, 22% du tissu nécessaire à la fabrication d'un coupe-vent est d'ordinaire jeté.

"Il a d'abord fallu comprendre comment pouvaient s'emboîter parfaitement les différents morceaux qui composent un produit, puis passer de la 2D à la 3D pour prendre en compte le volume, relate Marion Dejonghe, modéliste chez Kiabi. Après avoir agencé au mieux les plus gros blocs sur la largeur du rouleau de matière, nous nous sommes demandés ce que l'on pouvait apporter de plus avec les petits espaces qui subsistaient: une boucle a été ajoutée dans la poche et des passants ont été fixés le long du zip pour y passer les cordons".


Différents essais - Capturé écran vidéo


Le défi a aussi été d'identifier le fournisseur qui serait réceptif à la démarche. "Nous avons passé des heures à échanger pour leur transmettre et leur faire comprendre le processus, se remémore Thibaut Delhonte, chef de projet Kiabi. C'est un défi, car en termes de manipulations, il y a beaucoup plus de découpes et d'assemblages à réaliser que pour un coupe-vent classique. Cela prend aussi plus de temps". Parfois, les fabricants se permettent de retoucher quelque peu les patrons, là ce n'est pas possible pour respecter le principe du "zéro déchet".


Kiabi se met à la 3D pour la conception produit - Kiabi


Afin de rendre accessible ce modèle aux couturiers amateurs et aux marques intéressées par le concept, ce patron "zéro-déchet" sera publié en open source à partir du 1er mai. Et d'autres produits conçus sur le même mode vont bientôt voir le jour chez Kiabi. "Nous travaillons actuellement à la mise au point de robes ne nécessitant aucune chute de matière. L'objectif est de convertir de plus en plus de membres de l'équipe, pour que cela devienne un réflexe dans notre manière de concevoir n'importe quel produit d'une collection". Sans forcément que celui-ci utilise toute la matière, mais au moins qu'il permettre de limiter les pertes, ce qu'on appelle le minimal waste (gaspillage minimal).

"C'est le début d'un grand changement à déployer de manière industrielle", renchérit Thibaut Delhonte, qui explique que le coût de la main d'œuvre par pièce est un peu plus élevé qu'à l'accoutumée (au vu de nombre de manipulations, donc), mais affirme que "le zero waste est une opportunité de baisser les coûts de matière".

Ce projet technique s'inscrit dans la stratégie RSE de Kiabi, qui implique notamment l'objectif d'utiliser 100% de matières plus durables à horizon 2025. Cette saison, c'est une première ligne de "denim circulaire" qui a par exemple été dévoilée.

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