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14 oct. 2016
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La mode française réclame un réel soutien de la part des pouvoirs publics

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14 oct. 2016

Le gouvernement entendra-t-il l’appel que lui lance l’industrie de la mode ? Alors que la mode française pèse 150 milliards d’euros, soit 1,7 % du PIB, loin devant les industries françaises de l’automobile et de l’aéronautique, qui représentent respectivement 0,7 % et 0,5 % du PIB, selon une récente étude de l’IFM, les pouvoirs publics semblent se désintéresser de ce secteur, allant même jusqu’à freiner ses activités de promotion !

Y/Project, l'une des marques ayant bénéficié du soutien du Défi - © PixelFormula


Créé en 1984, le Défi (Comité de Développement et de Promotion de l’Habillement), qui donne une aide concrète et sans filtres au made in France depuis des années, se voit imposer par le gouvernement un plafond de son budget. Ce plafond a été plafonné à 10 millions d’euros en 2012. Il est désormais plafonné à 9,31 millions depuis 2016, ce qui signifie qu’au lieu d’avoir plus de moyens pour financer ses activités de promotion dans la mode, le Défi en a toujours moins et ce à un moment où le marché de la mode est particulièrement touché par la crise.

Le paradoxe, c’est que le Défi se voit privé de ressources qui lui sont allouées directement par les entreprises françaises de l’habillement via une taxe affectée. « Pour les entreprises, c’est un impôt supplémentaire qu’elles donnent à la filière », précise Clarisse Reille, directrice générale du Défi.

Or, grâce à ce plafonnement, le gouvernement récupère une partie de ses ressources pour son propre budget ! En 2015, le Défi à dû ainsi reverser au gouvernement 648 000 euros et en 2016, il devra verser 850 000 euros. Entre 2012 et 2016, le Défi aura reversé 2,5 millions d’euros à l’Etat…

« C’est colossal en termes d’impact pour nos activités ! Cela se traduit par moins de subventions pour aider nos entreprises à participer à des salons à l’étranger, ce qui met à mal notre soutien en faveur de l’export. Cela signifie aussi moins de ressources pour les défilés de nos jeunes créateurs et donc moins de visibilité pour eux. Et la liste est longue des autres activités qui ont été amputées », fustige Clarisse Reille, en rappelant que le Défi a aussi constitué un fonds de garantie pour permettre aux jeunes entreprises d'accéder à des prêts bancaires.

Il y a quelques jours, une lueur d’espoir s’est néanmoins allumée. Grâce au soutien d’un groupe de députés éclairés, dont Jean-Louis Gagnaire, Jean Grellier, Aurélie Filippetti, Karine Berger, Pascal Cherki et Razzy Hammadi, la Commission des Finances a voté un amendement afin que le plafond imposé au budget du Défi remonte au moins au niveau de 2012.

Reste à voir si le gouvernement entérinera ou pas dans sa loi de Finances 2017 l’amendement approuvé par cette Commission. La balle est désormais dans son camp.

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