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La Semaine de la mode de Londres en demi-teinte pour ses 25 ans

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20 févr. 2009

LONDRES, 20 fév 2009 (AFP) - La Semaine de la mode de Londres, qui a ouvert vendredi 20 février pour six jours consacrés aux collections automne-hiver 2009, ressent les effets de la crise avec des stylistes ayant opté pour des présentations intimes plutôt que sur les podiums, ou des défilés moins tape-à-l'œil.


Une création d'Aminaka Wilmont présentée à Londres en février 2008 - Photo : Shaun Curry/AFP

Des noms bien connus des podiums londoniens comme Antoni & Alison, Aminaka Wilmont, Modernist, Duro Olowu ou encore Maria Grachvogel ont organisé des "présentations" en petit comité pour les journalistes et les acheteurs.

Outre l'avantage d'être moins coûteux qu'un défilé qui ne dure qu'une dizaine de minutes, la plupart utiliseront des mannequins en plastique.

"Etant donné le climat économique actuel, j'estime qu'il est temps de se concentrer sur la créativité authentique, plutôt que sur l'extravagance superflue", a expliqué Duro Olowu, désigné Nouveau styliste de l'année en 2005, au Daily telegraph.

"Avec un défilé, vous vous en tirez pour 25 000 à 40 000 livres au minimum (28 000 à 45 000 euros), parfois davantage, et au vu de ce qui s'est passé ces derniers mois, de nombreux stylistes ont dû revoir leur stratégie", a-t-il relevé.

Nathan Jenden et Christopher Kane ont, eux, choisi des salles plus petites. Plusieurs designers avaient déjà choisi cette option en septembre.

Ce qui ne va pas empêcher le British fashion council (BFC) de célébrer les 25 ans de la London Fashion week (LFW), considérée comme un incubateur de jeunes talents pour avoir lancé sur la scène internationale, entre autres, Alexander McQueen, John Galliano, Stella McCartney, Hussein Chalayan et plus récemment Gareth Pugh et Matthew Williamson.

Pour cette nouvelle édition, le programme officiel contient 58 défilés, contre 55 pour la session précédente, grâce notamment à un inédit: un après-midi entier, mercredi, consacré à la mode masculine dans la lignée du succès de MAN, coopération entre Topman et Fashion east depuis huit saisons.

L'écologie a également eu vendredi pour la première fois l'honneur du podium du BFC, installé sur les pelouses du Musée d'histoire naturelle au centre de Londres, avec le défilé de plusieurs exposants du salon Estethica --commerce équitable, recyclage, biologique.

Les valeurs sûres de la scène anglaise n'ont pas fait défection. Le coup d'envoi a été donné comme d'habitude par Paul Costelloe, suivi par Caroline Charles qui ont dévoilé des créations dans des tons chaleureux de fauve, moutarde et olive.

Chez Paul Costelloe, les tenues hyper-structurées avec des détails surdimensionnés (encolures géantes notamment), jouant sur les superpositions ont alterné avec des tissages savamment orchestrés. De son côté, Caroline Charles a choisi des matières plus légères en imprimés léopard ou en mousseline rehaussées de perles multicolores ou ton sur ton, sa signature.

Puis, tout au long de la semaine, vont se succéder John Rocha, Vivienne Westwood Red label, Betty Jackson, Nicole Farhi, Julien MacDonald ou encore Jasper Conran.

Autant de défilés qu'il a fallu caser sur une semaine tronquée, vendredi coïncidant avec le dernier jour des présentations new-yorkaises, en vertu d'un compromis trouvé entre les quatre grandes capitales de la mode --New York, Paris, Milan et Londres-- en septembre.

Cet accord a donné quelques jours supplémentaires de travail en septembre aux stylistes américains et préservé les défilés londoniens dans la foulée.

L'enjeu était de taille pour Londres car la bi-annuelle Fashion week injecte directement 20 millions de livres (22,5 millions d'euros) dans l'économie londonienne, génère 100 millions de livres de commandes et l'équivalent de 50 millions de livres en couverture médiatique.

Par Elodie MAZEIN

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