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22 mars 2022
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Le Café du cycliste trace sa route

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22 mars 2022

A la fin de l'été 2021, Rémi Clermont et André Stewart, les fondateurs du Café du cycliste ont accueilli un nouvel investisseur au capital de la marque, qui propose depuis 2010 un vestiaire sportif premium pour ceux qui font de la pratique de la petite reine un style de vie. 


Rémi Clermont, cofondateur et directeur de la création de la marque - Café du Cycliste


Gregory Mager a rejoint l'entreprise en tant qu'actionnaire minoritaire. L'entrepreneur a cofondé la société Maesa en 1997, qui accompagne et développe des marques de beauté au niveau internationale. La structure revendique un chiffre d'affaires global de plus de 350 millions d'euros, avec une présence en Europe, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique.

"Cela fait quatre années que nous faisons partie du classement des Echos répertoriant les 500 entreprises françaises enregistrant les plus fortes croissances. En 2020, notre croissance était de 50% et en moyenne depuis 2017 nous avons connu une croissance annuelle de 40%, détaille Rémi Clermont. Nous sommes rentables. Plus qu'une recherche de ressources financières nous avions besoin d'une expertise pour nous accompagner dans la croissance". La marque est positionnée sur un marché du cyclisme premium en plein essor. Ce dernier est porté à la fois par une tendance de fond et le contexte conjoncturel de la pandémie de Covid-19, qui a vu de nombreuses personnes enfourcher un vélo ces derniers mois.


Café du cycliste



"En 2010, l'offre dédiée à la pratique cycliste était assez homogène avec une approche majoritaire orientée sur le propos de la performance. Franchement, la concurrence c'est génial, cela a fait germer de nouvelles idées. Évidemment, les produits restent techniques, mais on se différencie avec notre vision du vélo comme un sport outdoor. Nous sommes à Nice, avec le plus beau terrain de jeu de France. Nous avons donné une vraie identité outdoor et montagne à la marque. C'est un autre état d'esprit et cela s'est senti dans les produits. Nous avions fait le choix de proposer de la rayure et cela reste une de nos signatures. Et même si sur les silhouettes, les contraintes techniques limitent la créativité, comme des pratiques différentes apparaissent nous n'avons pas peur de proposer des choses, comme des hoodies par exemple".

La marque s'est développée par bouche à oreille et se fait un nom via son site marchand qui a réalisé l'an dernier 80% de ses 11 millions d'euros de chiffre d'affaires. La marque s'appuie aussi sur ses deux magasins à Nice et à Majorque, "situés dans des régions de pratique" et quelques revendeurs. "Nous n'avons jamais cherché à développer le réseau de revendeurs, explique Rémi Clermont. Aujourd'hui nous en avons une trentaine, qui sont positionnés sur un créneau de sport premium, mais aussi Mr Porter et Matches Fashion qui sont venus nous chercher pour ajouter une proposition technique à leur offre de mode haut de gamme. Mais nous sommes en train de nous renforcer. Nous étions une trentaine l'an dernier et nous devrions être une quarantaine à la fin de l'année. Nous avons notamment un responsable du retail qui met sur pied une stratégie de déploiement". 

Même si ses chiffres continuent de grimper, la marque entend ne pas changer de braquet pour les années à venir et continuer sa croissance à deux chiffres sur le même rythme. Au-delà d'avoir un business rentable, le Café du cycliste possède de bonnes bases pour valider ses développements qui devraient l'emmener vers les 15 millions d'euros de vente en 2022. La marque séduit la gent féminine, avec déjà 30% de ses ventes auprès des femmes, qui sont intéressées par l'approche quasi "no gender" de la marque.


Les produits pour les femmes apportent 30% du chiffre d'affaires - Café du cycliste


"On ne voulait pas proposer des produits roses ou sexy, explique Rémi Clermont. Nous avons toujours considéré que l'on devait apporter la même réponse aux hommes et aux femmes qui pratiquent pour le plaisir". L'autre atout de la marque dans le cadre de ses perspectives de développements, est le sourcing et la production proche. Un plus alors que matières et produits sortis des usines asiatiques multiplient les retards de production et livraisons. Mais aussi pour répondre à des exigences écoresponsables, alors que la marque s'est engagée dans un audit RSE.  "Initialement c'était une approche assez rationnelle de se dire que les choses seraient mieux faites dans un cadre avec le normes européennes. On s'aperçoit maintenant que c'est un plus car on coche déjà pas mal de cases en RSE. Tout n'est pas parfait mais c'est important car c'est un sujet que les clients regardent aussi de plus en plus".


La marque développe des produits déjà détournables par les urbains avec ses vestes mais pourrait pousser ce curseur plus loin - Café du cycliste



En parallèle de ce thème, la marque entend développer les accessoires du cycliste comme les lunettes, les chaussures et la bagagerie, et commence à réfléchir à un rapprochement avec une marque lifestyle ou sportswear premium pour développer des silhouettes pour les adeptes du "commuting", ces urbains qui vont au bureau ou se déplacent en ville à vélo.

Surtout, le Café du cycliste veut dans les prochains mois mettre en place ses outils pour développer sa présence sur les marchés existants. La marque est notamment déjà forte sur les marchés anglais, allemand mais aussi en Amérique du Nord. Elle veut en revanche se renforcer en France où elle réalise pour l'instant moins de 15% de ses ventes. Les prochaines étapes pourraient ainsi être des ouvertures de magasins dans les grands lieux de pratique.
 

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