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7 mai 2021
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Le commerce associé affiche sa résilience

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7 mai 2021

E.Leclerc, Atol, Intersport, Julien d'Orcel, Jouéclub... Le commerce coopératif et associé est présent dans trente secteurs de la distribution mais toujours avec la spécificité de réunir, derrière une enseigne, des entrepreneurs indépendants. Un modèle, qui selon Eric Plat, président de la Fédération du commerce associé, a démontré depuis le début de la crise sa résilience.


Intersport, l'un des acteurs du commerce coopératif et associé en France - Intersport



Ce 7 mai, la structure, qui représente 185 enseignes pour 50.037 points de vente et 31.383 associés, a annoncé un chiffre d'affaires cumulé en 2020 de 156 milliards d'euros. Soit une croissance de 2% par rapport aux ventes de 2019.

"Cela cache des disparités selon les secteurs, admet le président de la fédération, mais nous avons la force de nous appuyer sur des entrepreneurs. Le commerce intégré doit faire avec une organisation pyramidale et a plus de mal à rouvrir. Nos adhérents mettent le paquet quand il faut rouvrir. Et nous ajoutons une couche de mutualisation des services qui apporte plus de solutions".

La FCA, dont les trois premiers secteurs sont l'alimentaire avec près de 110 milliards d'euros, la pharmacie-parapharmacie avec 15 milliards et l'équipement de la maison (bricolage, jardinage...) avec 12 milliards d'euros, relève ainsi que l'activité des enseignes du commerce coopératif et associé sur ce très dynamique marché a progressé de 15% contre 13% pour l'ensemble du marché. Les enseignes d'optique ont vu leurs ventes se contracter de 8% contre 20% pour l'ensemble du marché et la parfumerie s'est repliée de 7,5% contre 20% au global.

"Les clés de performance sont l'investissement dans la digitalisation mais aussi le fait que la consommation s'est bien portée dans des villes de taille moyenne. Nos membres sont principalement présents dans des villes de moins de 50.000 habitants, et il y a eu une explosion des grandes ceintures autour de 100 km ou desservies par le TGV autour de Bordeaux, Lyon ou Paris. On peut attendre une montée de la consommation dans ces communes. Et nous sommes bien présents".

Des membres agiles dans le développement de solutions digitales comme le click & collect



La Fédération souligne que ses membres, acteurs locaux qui ont pour la grande majorité un magasin, ont été particulièrement agiles pour développer des solutions mutualisées sur le digital comme le click & collect, la prise de rendez-vous en ligne,...

"Toute la consommation n'a pas vocation a être digitalisée, explique Eric Plat. Mais nous avons considérablement développé nos dispositifs de connexion et de services à la vente. C'est devenu une réalité et nous l'avons fait en un minimum de temps. Je dirais que les trois quarts des entreprises ont franchi le pas. Quand vous prenez un commerce intégré, l’actionnaire n’est pas l’enseigne et cherche à rentabiliser son investissement, estime Eric Plat. Dans notre modèle, l'actionnaire ce sont les utilisateurs de l’enseigne: tout est réinvesti au profit du groupement. Cela donne cette efficacité".

Une prévision d'ouverture de 700 points de vente en 2021



Une efficacité qui, selon le dirigeant, devrait, après une année 2020 marquée par une contraction d'1% des emplois, nécessiter de nouvelles embauches dans la plupart des secteurs avec une prévision d'ouverture de 700 points de vente en 2021.

Quant à la réouverture du 19 mai, les adhérents se mettent en ordre pour se préparer. "Nos adhérents se sont remis en question, estime le président de la FCA. Beaucoup ont investi pour rénover leur point de vente. Certains se sont penchés sur leur stratégie et ont pris une place en retail park en plus d'un site en centre commercial. Ceux qui n'auront pas actualisé leur activité, ceux qui n'auront pas investi pour se préparer à cette réouverture et mangé la trésorerie auront clairement des difficultés dans les prochains mois".

Alexandra Bouthelier, déléguée générale s'interroge d'ailleurs sur la dynamique que connaîtrons les commerces pour cette fin de fermeture forcée. "L'an passé, la fin du premier confinement au mois de mai coïncidait avec le calendrier des fêtes et des ponts. Cette année, certains de ces évènements seront passés. Nous ne maitrisons pas le comportement de nos clients. Le premier déconfinement avait été très strict, il y avait un phénomène presque festif de retour à la vie normale. Cette année nous ne savons s’il y aura de nouveau cette joie. Nous ressentons que les gens et les entrepreneurs sont las".

L'engouement devrait être présent pour les aspects culturels et pour l'hôtellerie, les restaurants et les bars dont les réouvertures sont très attendues. Pour les commerces d'autres secteurs qui ont bénéficié du click & collect notamment, la question est ouverte quant au désir de consommation des Français.

Jean Castex, le Premier ministre doit prochainement préciser les modalités de réouverture pour les commerces. "Nous avons eu un premier échange avec le gouvernement, précise Alexandra Bouthelier, Les réouvertures dépendront des évolutions des taux d’incidence et une démarche géographique n’est pas exclue. Les jauges devraient évoluer: avec le 19 mai une réouverture sans 'pass sanitaire' mais avec une jauge de 8 mètres carrés pour les commerces de moins de 400 mètres carrés et de 10 mètres carrés pour les plus de 400 mètres carrés. A partir du 9 juin, cela passerait à 4 mètres carrés et le 19 juin les jauges seraient levées".

Un calendrier qui reste à confirmer, tout comme le maintien possible du dispositif coûts fixes jusqu'à fin juin, la validation par Bruxelles du dispositif sur les loyers commerciaux et les modalités de la fin du fonds de solidarité, qui pourrait se stopper à fin mai. Enfin la FCA a affiché sa volonté de voir les dates de soldes maintenues. La période de soldes d'été est actuellement prévue du 23 juin au 21 juillet.



 

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