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19 juil. 2021
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Le nouveau projet de loi sur les rails face à une reprise "stratosphérique" du Covid

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AFP
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19 juil. 2021

Le temps presse: face à une reprise "stratosphérique" de l'épidémie de Covid-19, le Conseil des ministres adopte lundi le projet de loi intégrant l'obligation vaccinale des soignants et étendant le pass sanitaire, avant un examen au pas de charge par le Parlement qui pourrait aboutir dès vendredi.


Des personnes attendent pour se faire vacciner contre le Covid-19, le 18 juillet 2021 à Perpignan, dans le sud de la France - AFP



Le texte est présenté alors que les Français ont, sans attendre la loi, déjà repris massivement le chemin des vaccinodromes, mais alors également que la colère des anti-pass sanitaire monte, comme ils l'ont manifestée samedi.

"Nous avons une quatrième vague (de Covid-19) en train de décoller, avec une hausse de l'incidence qui est stratosphérique", s'est alarmé lundi matin sur franceinfo le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Dimanche, Santé publique France a fait état de 12.532 cas détectés en 24 heures, le niveau le plus élevé pour un dimanche depuis mi-mai.

Une semaine après les annonces d'Emmanuel Macron, sur lesquelles le chef de l'Etat joue une bonne partie de son crédit en vue de l'élection présidentielle de 2022, le projet de loi doit être adopté en fin de journée en Conseil des ministres.

Chercher l'équilibre entre protection et libertés        



Le texte sera examiné mardi en commission à l'Assemblée nationale, puis mercredi dans l'hémicycle. Ce sera jeudi au tour du Sénat, dominé par la droite, en vue d'une adoption définitive d'ici à la fin de la semaine, au bout de la session extraordinaire de juillet.

Députés et sénateurs pourraient assez rapidement tomber d'accord sur ce texte qui fait l'objet sur ses principes d'une assez large approbation, hormis La France insoumise et le Rassemblement national.

Cependant dans le détail des mesures, les élus de gauche, de droite et également de la majorité présidentielle comptent chercher le meilleur équilibre entre protection de la population et restriction des libertés.

Après la droite sénatoriale, les députés insoumis ont indiqué lundi leur souhait de saisir le Conseil constitutionnel sur le projet de loi élargissant le pass sanitaire, qui instaure à leurs yeux une société "de contrôle qui détruit la confiance" et "divise".


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Les mesures fortes du texte (vaccination obligatoire pour les soignants et extension du pass sanitaire prouvant la vaccination complète, un test négatif récent ou l'immunisation pour accéder aux trains ou aux bars et restaurants notamment) sont soutenues par une grande majorité de la population.

"Le soutien aux mesures prises par le président de la République est massif et le soutien aux vaccins, qui était assez hésitant encore il y a quelques mois, il ne cesse de progresser dans la population", s'est réjoui sur France 2 le ministre de l'économie Bruno Le Maire.

L'objectif, partagé dans d'autres pays européens confrontés à la propagation fulgurante du variant Delta (dit "indien") du coronavirus, est de relancer massivement la vaccination et d'éviter le retour de mesures de confinement ou de couvre-feu au moment où l'économie repart.

Souplesse sur le pass sanitaire



Face à ces mesures, une mobilisation plus forte qu'attendue des antivaccins s'est manifestée ces derniers jours.

Le ministère de l'Intérieur a compté samedi 136 rassemblements ayant réuni 114.000 personnes, dont 18.000 à Paris, pour protester contre l'extension du pass sanitaire et la "dictature" qu'elle représente pour certains.
 
Des déclarations "ahurissantes", selon Gabriel Attal, "parce qu'elles donnent le sentiment chez ceux qui les prononcent qu'ils semblent découvrir, un an et demi après le début de cette épidémie, que le virus est liberticide".

Le porte-parole a assuré au contraire que le gouvernement tentait d'"empiéter le moins possible sur les libertés des Français", et de "laisser le plus de lieux possibles ouverts" tout en protégeant les personnes qui s’y rendent grâce à la vaccination.

En tête de cortège anti-pass sanitaire figuraient à Paris l'ex-numéro 2 du Front national Florian Philippot et le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (tous les deux candidats à l'élection présidentielle) mais aussi le chanteur Francis Lalanne ou encore la députée ex-LREM covidosceptique Martine Wonner, évincée du groupe parlementaire Libertés et territoires pour avoir appelé les manifestants à "envahir les permanences" des autres députés.

Gabriel Attal a également promis "qu’il y aura de la souplesse et qu'on sera plutôt dans l'accompagnement que dans la sanction (…) les premiers jours" vis-à-vis du pass sanitaire. "Mais ensuite, il y aura des sanctions si manifestement certains ne veulent pas appliquer les règles."
 
 

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