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Les Bourses retrouvent les sueurs froides de la pandémie

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1 nov. 2020

Paris, 30 oct 2020 (AFP) - Comme un nouveau parfum de frayeur boursière en Europe et outre-Atlantique: le durcissement des restrictions face à la deuxième vague de Covid-19 a vu les Bourses retrouver cette semaine leurs angoisses du mois de mars.


EFE



Wall Street s'est aussi laissée gagner par les inquiétudes croissantes autour de l'élection présidentielle américaine du 3 novembre. Avec la montée exponentielle de la courbe des contaminations au Covid-19 et le retour des restrictions sanitaires, celle des marchés financiers européens et de Wall Street a piqué du nez.

Personne n'a été épargné: -8,6% à Francfort, -7,0% à Milan, -4,8% à Londres, -6,4% à Paris ... à la clôture vendredi.

La Bourse de New York n'était pas en reste, inscrivant ses pires semaines et même mois, depuis mars. Après une semaine difficile et en dents de scie, le Dow Jones a perdu presque 6,5% et le Nasdaq, où se concentrent les valeurs technologiques, a lâché près de 5,5%.

Pour les places européennes, les chutes sont également peu ou prou les pires sur une semaine depuis le printemps meurtrier de la première vague, excepté une semaine également très difficile début juin.

L'EuroStoxx 50, composé des plus grosses valeurs européennes, a perdu 7,5%, là aussi la plus forte chute depuis mars.

Les indices se sont parés de rouge vif à mesure que les annonces de restrictions économiques sont devenues imminentes. Le pic de la tension a eu lieu mercredi, juste avant des annonces française et allemande, et s'est propagé sur toutes les autres places mondiales, de l'Asie à Wall Street.

Aux Etats-Unis, l'"indice de la peur", le VIX, traduisant la volatilité des marchés, a renoué mercredi avec ses plus hauts depuis quatre mois.

Alors qu'ils avaient déjà les yeux tournés vers le grand retour de la croissance et d'une relative sérénité, les investisseurs ont senti à nouveau la terre trembler, "une réplique après l'épicentre du stress en février-mars", résume Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

Sur un mois, les indices new-yorkais, qui ont fait la fierté du bilan de Donald Trump, sont en territoire négatif, de 4,61% pour le Dow Jones et de 2,29% pour le Nasdaq.

La tech rattrapée



Les secteurs les plus meurtris par la première vague ont encore subi les affres de la pandémie en début de semaine.

Les trois banques de l'indice parisien CAC 40, Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale, dont les cours redressaient la tête, ont dégringolé de nouveau, perdant chacune environ 10%.

L'industrie, le tourisme et les valeurs liées aux matières premières, dont le pétrole, ont fortement souffert, en raison des craintes d'une baisse massive de la demande. Déjà au plus bas, Total a encore chuté de 8%, et BP de près de 4,5% à Londres.

L'épidémie a complètement éclipsé les résultats, dans l'ensemble rassurants, enregistrés par ces entreprises au cours du troisième trimestre, dans une économie de nouveau ouverte. Cette seconde vague n'épargne personne, pas même les grands gagnants de la crise sanitaire, les sociétés technologiques. Là aussi, ces groupes ont été rattrapés par les conséquences du ralentissement économique.

Aux Etats-Unis, les investisseurs se sont focalisés sur les aspects négatifs des prévisions des entreprises faisant plonger Facebook (-6,31%), Amazon (-5,45%) et surtout Twitter (-21,11%).

Le géant allemand des logiciels SAP a été amputé d'un quart de sa valorisation sur la semaine, après avoir craint que la crise ne freine finalement les commandes de ses clients. Atos, qui a abandonné 10% ou Worldline avec -9% en France ont aussi nettement freiné.

"Déjà connu"



Les marchés n'ont toutefois pas perdu pied. "Il n'y a pas eu de ventes massives liées à une panique", relève Mikael Jacoby, responsable du courtage Europe continentale à Oddo Securities. Les marchés avaient perdu jusqu'à 20% de leur valeur en une semaine au pire de la crise de mars.

"On expérimente quelque chose de déjà connu, et le confinement en France est ressenti comme moins contraignant", poursuit-il. Surtout, les marchés ont encore été rassurés par la position de la Banque centrale européenne (BCE), dont les mesures servent de filet de sécurité sur les marchés depuis mars.

La présidente de l'institution Christine Lagarde a clairement laissé entendre que des mesures additionnelles seraient prises lors de la prochaine réunion de la BCE en décembre. Même avec un péril provisoirement écarté, la prudence reste de mise à quelques jours du scrutin présidentiel américain, mardi. "L'incertitude c'est le grand mot", a résumé Maris Ogg de Tower Bridge Advisors.

"On est incertain sur de multiples fronts, avec les élections, avec le virus en Europe, sans oublier que l'Europe n'est qu'à deux, trois semaines d'avance sur nous" en terme d'évolution de l'épidémie, a ajouté cette analyste américaine.
 

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