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14 oct. 2015
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Les importations chinoises s'effondrent de 20 % en septembre

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AFP
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14 oct. 2015

Les importations chinoises ont baissé d'un cinquième sur un an en septembre, selon des données officielles publiées mardi calculées en dollars, alors que le ralentissement économique dans la deuxième économie mondiale affecte durement les prix des matières premières chez les pays clients de la Chine.



Le montant des importations du géant asiatique a nettement chuté en septembre, de 20,4 % à 145,2 milliards de dollars (127,4 milliards d'euros), ont annoncé les douanes chinoises, une baisse plus forte que celle prévue par un panel d'économistes interrogés par Bloomberg News.

Ces derniers mois, les douanes annoncent d'abord les chiffres du commerce extérieur calculés en yuans, avant de les annoncer ensuite en dollars. Libellées en yuans, les importations ont chuté de 17,7 % en septembre, à 924 milliards.

Première puissance commerciale mondiale, la Chine connaît un fort tassement de sa croissance économique qui s'accompagne d'une chute des prix des matières premières dont elle a d'habitude besoin, à l'origine d'une onde de choc dans beaucoup de pays producteurs.

Cinq baisses de taux d'intérêt

« Les importations de certaines matières premières ont affiché une augmentation en volume et une baisse de leurs prix », a déclaré à la presse le porte-parole des douanes chinoises, Huang Songping, citant le pétrole, le charbon et le cuivre comme les principales matières touchées.

Pékin veut réorienter son modèle économique vers une croissance plus modérée et davantage tirée par la consommation, aux dépens des exportations et des investissements publics. Mais la tâche s'avère ardue, la croissance étant tombée l'an passé à 7,3 % - son plus bas taux depuis 1990 - et continuant à faiblir, malgré des mesures de soutien, dont cinq baisses de taux d'intérêt depuis novembre 2014.

La banque centrale chinoise (PBOC) a réduit à quatre reprises cette année les ratios de réserves obligatoires imposés aux banques, destinés à doper le crédit, espérant ainsi relancer l'activité économique. Mais la croissance a tout de même chuté à 7 % au premier semestre 2015. Le FMI, qui anticipe une croissance de 6,3 % en 2016, n'a d'ailleurs pas écarté la semaine dernière un risque d'« atterrissage brutal » de l'économie chinoise.

Les importants investissements de Pékin dans les infrastructures nationales, comme son réseau de chemin de fer à grande vitesse, alimentaient une demande chinoise en matières premières qui semblait jadis illimitée. Mais le ralentissement a entraîné une chute mondiale des prix – une mauvaise nouvelle pour les pays dont l'économie repose sur ces matières premières, dont ils anticipaient des exportations en hausse régulière.

« La croissance plus faible des revenus dans les pays où la Chine importe des matières premières a aussi conduit à ce que la demande pour les produits chinois eux-mêmes soit sensiblement plus faible », soulignent des analystes de la banque d'investissement China International Capital Corporation.

Réchauffement de la demande internationale ?

Pékin a dévalué en août le yuan de près de 5 % par rapport au dollar, une mesure perçue comme un coup de pouce aux exportations chinoises. Celles-ci ont chuté en septembre de 3,7 %, à 205,6 milliards de dollars, selon les douanes. Une baisse cependant moins importante que les 6 % prévus par Bloomberg News. En yuans, les exportations ont reculé de 1,1 %, à 1.300 milliards.

« La dévaluation a véritablement eu une influence positive sur les exportations », a estimé le porte-parole des douanes, Huang Songping. « Les chiffres des exportations, meilleurs que prévu, laissent entrevoir un réchauffement de la demande internationale », estime dans une note Julian Evans-Pritchard, économiste à Capital Economics.

L’excédent commercial pour septembre a, lui, presque doublé, à 60,3 milliards de dollars (52,9 milliards d'euros). En yuans, il ressort à 376,2 milliards.

Le Parti communiste chinois se réunira fin octobre pour décider du prochain et 13e plan quinquennal, censé alléger la mainmise de l’État sur l'économie. Son intervention massive durant la crise boursière du mois d'août a toutefois soulevé nombre d'interrogations sur sa volonté de laisser au marché le rôle « décisif », promis de longue date. 

Et la série de mauvais indicateurs économiques suscitent les attentes de ceux qui espèrent des mesures de relance plus fortes. Le Premier ministre Li Keqiang a exhorté le week-end dernier les autorités locales à renforcer leur offre de logements abordables, suscitant l'espoir d'une relance de la demande en matières premières destinées à la construction.

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