MILAN (Italie), 27 fév 2009 (AFP) - Qu'elle joue les minimalistes ou prenne des accents bioniques, l'allure "couture" et ses silhouettes ajustées au millimètre a dominé les défilés milanais vendredi 27 février, avec d'impeccables collections Giorgio Armani, Gianfranco Ferré et Jil Sander.

Création Jil Sander au troisième jour des collections de prêt-à-porter femme pour l'hiver prochain le 27 février 2009 à Milan - Photo : Christophe Simon/AFP

Noir, gris, bleu. Couleurs de l'austérité ? Plutôt signature de l'allure parfaite selon Giorgio Armani qui retravaille avec succès ses valeurs sûres, l'élégance en toutes circonstances et la nonchalance méditerranéenne, au troisième jour des collections de prêt-à-porter femme pour l'hiver prochain.

Pour le jour, rien d'ostentatoire, on cache ses jambes sous des collants opaques, on ferme son chemiser en tissu crépon. Et on travaille son déhanché: les pantalons seconde peau exigent une démarche parfaite et les jupes n'attendent qu'un mouvement du bassin pour faire onduler leurs plis.

Et puis le velours, toujours, matière fétiche de "Re" Giorgio qu'il choisit lisse et noir pour les décliner dans ses petites robes : l'une s'éclabousse de strass sur l'épaule, l'autre se permet un pan de satin champagne, une troisième s'ouvre profondément entre les seins.

Arrive enfin la sultane aux talons plats, autre classique d'Armani, qui glisse son corps longiligne dans une robe filet étoilée de paillettes, à porter avec une petite casquette de Gavroche en vernis noir et de longs gants coordonnés.

Création Gianfranco Ferré au troisième jour des collections de prêt-à-porter femme pour l'hiver prochain, le 27 février 2009 à Milan - Photo : Giuseppe Cacace/AFP

Plus couture que jamais, le jeune duo de stylistes Tommaso Aquilano et Roberto Rimondi n'a plus à faire ses preuves: sa deuxième collection femme pour la maison Gianfranco Ferré a une nouvelle fois été ovationnée, fait rare à Milan.

Tout part des épaules : structurées, carrées voire même pointues, elles imposent un style bionique à une collection qui sculpte la silhouette au millimètre et qui semble avoir glissé une armature sous les vêtements.

La carrure presque rigide d'un manteau est délimitée par de petits clous de tapisserie, une manche joue avec de fins soufflets de soie. Les pantalons en velours innovent avec une coupe large et fluide sur les cuisses, mais resserrés sur les mollets.

Autre style, mais toujours aussi sculptural, la collection Jil Sander fait dans la pureté virginale avec des lignes futuristes, manteaux sans col, vestes sans boutons, qui osent même la forme clepsydre pour une allure inattendue.

Création Giorgio Armani au troisième jour des collections de prêt-à-porter femme pour l'hiver prochain, le 27 février 2009 à Milan - Photo : Christophe Simon/AFP

Très sobre côté palette - des dégradés de noirs, gris, blancs et beige - la collection s'éclaire subitement dans la deuxième partie du défilé avec des jeux dynamiques de contrastes.

Le col d'un manteau gris s'ouvre en énorme corolle jaune, la ligne noire d'une épaule s'envole pour offrir sa doublure blanche, le col d'un manteau offre un écrin rouge à la nuque. Dans le dos d'une robe blanche, le styliste Raf Simons fait éclore un doux aileron de tissu noir.

De son côté, D&G, ligne bis des couturiers Domenico Dolce et Stefano Gabbana, s'amuse avec de belles marquises modernes, en bustier à baleines mordoré ou aux robes de longues volutes de tissu. Les bustiers richement ornés se portent avec un jean's à taille haute.

Les jupes, découpées dans du tissu capitonné, raccourcissent et se font boule, retenues à la taille par une ceinture en passementerie. Le tout réchauffé par de luxueuses fourrures d'astrakan gris ou noir.

Samedi 28 février, c'est notamment au tour des maisons Gucci, Bottega Veneta et Moschino de présenter leurs collections.

Par Katia DOLMADJIAN