Après le feuilleton d’une probable introduction à la bourse de Milan, c’est finalement Eurazeo qui entre au capital de Moncler et en prend 45%. Remo Ruffini, qui avait racheté la marque grenobloise en 2003 et en est le président/directeur artistique, en garde 32% et Carlyle 17,8%. Le montant de cette acquisition, qui devrait être finalisée au troisième trimestre, est de 418 millions d’euros, valorisant le groupe (Moncler, Henry Cotton’s, Marina Yachting, Coast Weber&Ahaus et une licence 18CRR81) à plus de 1,2 milliard.

Défilé de Moncler à Milan. Collection automne-hiver 2011/2012. (photo Pixel Formula)

"Nous sommes enthousiastes de réaliser ainsi une première acquisition dans le secteur du luxe", a commenté Virginie Morgon, membre du directoire d’Eurazeo. Elle ajoute que les discussions ont démarré en début d’année alors que Moncler réfléchissait à une entrée en bourse, reportée en raison de l’état des marchés. Eurazeo, qui tient à rappeler que ses investissements sont sur le long terme, détient notamment des participations dans le groupe hôtelier Accor, le locataire de voitures Europcar ou encore dans Ipsos. Le groupe pourrait effectuer d'autres opérations dans le luxe. "Nous n’avons pas encore d’idées concrètes dans le luxe. Mais, nous allons regarder le luxe comme d’autres secteurs. Nous sommes une société d’investissements généraliste", rappelle Patrick Sayer, PDG d’Eurazeo.

L’équipe du nouvel actionnaire salue le travail ces dernières années du management. Elle souligne ainsi notamment chez Moncler: un élargissement et repositionnement de l’offre réussis, le développement retail ou encore l’internationalisation. Ainsi de 2007 à 2010, la part des ventes réalisées via les boutiques propres est passé de 7 à 25%. "A moyen terme, cette part devrait être de 50%", précise Virginie Morgon. Il faut dire que le groupe compte ouvrir chaque année plus d'une vingtaine de succursales et le site internet doit ouvrir rapidement. Côté internationalisation, le groupe italien a vu en trois ans la part de son marché domestique passer de 60% environ à moins de 40%. L'Allemagne et le Japon complètent le trio de tête des premiers marchés. Mais la France, où la marque de doudounes est né en 1952, présente un fort potentiel et la notoriété y est très forte.

Moncler est la plus rentable des marques du groupe, mais la société d'investissement insiste sur son souhait de ne céder aucune griffe. En 2010, Moncler avait réalisé un chiffre d'affaires de 429 millions d'euros.