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Nouvelle cession en vue pour Dim: les syndicats vigilants

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10 févr. 2021

Les syndicats de la marque emblématique de sous-vêtements Dim et la mairie d'Autun (Saône-et-Loire) se sont dits "vigilants", mercredi, après l'annonce d'un projet de cession par la maison mère américaine Hanes.


Dim est un acteur majeur du sous-vêtement en France - Dim


Lors de la publication de ses résultats trimestriels, mardi aux États-Unis, le groupe Hanes (marques Champion, Playtex, Wonderbra...) a annoncé "des projets visant à explorer des alternatives stratégiques pour ses activités sous-vêtements en Europe", selon le communiqué boursier.

Le même jour, les syndicats de Dim (qui produit collants, lingerie, chaussettes et sous-vêtements pour homme) ont eu confirmation d'un recentrage sur les États-Unis et d'une vente de Hanes Europe, qui comprend notamment les marques Dim en France et Nur Die/Nur Der en Allemagne.

Les activités européennes de Hanes emploient environ 2.500 personnes, dont 1.200 en France et 650 à Autun, où Dim produit encore la majorité de ses collants, son produit phare. Hanes emploie dans le monde 68.000 salariés pour un chiffre d'affaires de 6,664 milliards de dollars en 2020 (5,5 milliards d'euros), en repli de 4,3% par rapport à 2019.

"La direction nous a fait savoir qu'il y aurait une vente du groupe européen", a déclaré à l'AFP Frédéric Besacier, secrétaire du comité européen de Hanes et délégué central CFE-CGC sur le site de Dim à Autun. Mais "on n'en est encore aux prémices", a-t-il précisé.

"L'opération va prendre entre neuf et dix-huit mois", a indiqué à l'AFP Luc Marti, secrétaire du CSE central de Hanes France. "Il est trop tôt pour s'inquiéter", a assuré le délégué CFTC, soulignant que les salariés de Dim ont "l'habitude" des cessions, la marque française ayant changé de main "cinq fois". "Mais c'est vrai qu'on part dans l'inconnu: va-t-on pouvoir être vendu dans cette période de crise pandémique?", s'est cependant interrogé Luc Marti.

"Cela fait vingt ans qu'on subit des plans, on est un peu fataliste", a ajouté Frédéric Besacier. "C'est un peu inquiétant une cession dans ce contexte mondial mais tout dépend de l'acheteur".

Le maire d'Autun, Vincent Chauvet (Modem) s'est quant à lui dit "vigilant mais pas paniqué". "Dim est le fleuron de Hanes Europe, il est rentable et c'est une marque très forte. Je n'ai aucun doute que ça peut intéresser", a-t-il dit à l'AFP.

Fondée en 1956, Dim était d'abord une petite société de bonneterie fabriquant des bas chics et pas chers commercialisés à l'origine sous la marque "Bas Dimanche". Devenue symbole du "Made in France", elle se revendique première marque de sous-vêtements française.

La société comptait plus d'un millier de salariés il y a dix ans avant de subir plusieurs changements de propriétaires. En 2014, elle était cédée à Hanes au bout de deux ans de négociations. Un plan de restructurations avait suivi avec la suppression de 265 emplois. En France, selon les données légales, HanesBrands aurait réalisé en 2019 un chiffre d'affaires de plus de 305 millions d'euros. 

Avec AFP

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