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24 juin 2022
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Paris: retour à une mode joyeuse et inventive

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24 juin 2022

Avec le printemps-été 2023 et le retour des défilés en présentiel, les couturiers semblent avoir lâcher les vannes. Partout sur les podiums parisiens de la Semaine de la mode masculine déferlent des collections désirables donnant envie de s’habiller à nouveau pour sortir et s’amuser, ou juste pour se sentir beau. Une mode vitale s’impose à travers des collections inventives et joyeuses, comme celles de Dries Van Noten, Junya Watanabe et Maison Mihara Yasuhiro.

Dries Van Noten, printemps-été 2023 - DR

 
Après deux ans sans défilés, Dries Van Noten est revenu en grande forme sur les podiums, jeudi soir. Au dernier étage d’un garage du 18e arrondissement avec vue sur les toits de Paris, le designer flamand a dévoilé une collection d’une grande beauté, mélangeant un menswear classique ultra chic, à base de costume de banquier, cravates à pois et pantoufles en cuir, à un style plus sportif, décontracté et débridé.
 
Les mannequins déboulent sous un ciel maussade sur le rythme techno de la DJ belge Charlotte de Witte. Associations inattendues ou détails et accessoires insolites apportent aux looks une nouvelle énergie. Ainsi une bande abdominale moulante couleur chair ou rose poudre enserre la taille façon ceinture de smoking ou se rallonge comme un tablier sur les costumes sombres. Les santiags se chaussent jambes nues avec des shorts en flanelle noire à fines rayures, la chaînette de la montre à gousset dépassant de la poche. De très amples pantalons de pyjama rayés en coton léger, portés avec un simple tricot marcel, appuient ce propos nonchalant.

L’uniforme gentleman de la City, avec somptueux blazers croisés, pullovers en V et trenchs, laisse place peu à peu à un style plus sport avec des tenues aux couleurs chatoyantes, passant par des pantalons cargo à grandes poches, des pantalons et gilets zippés en satin inspirés de l’univers motocross, de grands coupe-vent bariolés, tandis que des patchwork tapisserie s’invitent dans des tee-shirts ou des chemises-capes-foulard.
 

Junya Watanabe, printemps-été 2023 - DR


Chez Junya Watanabe, on ne pouvait pas faire plus pop avec une collection ludique truffée de références artistiques s’apparentant à une drôle de chasse au trésor en quête de citations arty disséminées absolument sur tous les vêtements. Le couturier japonais s’est inspiré pour l’été prochain du Pop Art, célèbre mouvement américain artistique des années 1960, avec ses images ultra reconnaissables imprimées au fond de nos rétines. A l'instar des sérigraphies de Marylin et des Campbell’s Soup Cans d’Andy Wharhol, des grands visages féminins dessinés par Roy Lichtenstein, des graffitis de Jean-Michel Basquiat ou encore des graphismes all-over en noir et blanc de Keith Haring.
 
Dans une garde-robe assez basique composée de jeans ou pantalons de toile, chemises ou tee-shirts, vestes à deux ou trois boutons ou blousons, sans oublier la casquette, les œuvres d’art s’incrustent absolument partout. On les retrouve appliquées en patchs à la place des poches ou en vrac sur les vêtements, comme ces magnets aimants que l’on colle sur les réfrigérateurs, ou encore s’emparant en grand de toute la surface de la veste, également sous forme de gribouillis, ou tissées aussi dans des chandails jacquards.
 
Pour ajouter au côté ludique et ancrer sa garde-robe dans le présent, Junya Watanabe éparpille également dans ses habits les nouveaux symboles du pop à travers quelques logos mondialement connus, tels ceux de Coca-Cola, Honda et Netflix. Publicité ou humour décalé comme le pratiquaient les artistes du Pop Art en questionnant la consommation de masse ?

Maison MiharaYasuhiro, printemps-été 2023 - DR

 
L’humour était également au rendez-vous au défilé de Mihara Yasuhiro, autre griffe japonaise au menu de la journée de vendredi, où les mannequins semblaient sortir d’une longue fête au petit matin, les cheveux encore plein de confettis et les mises un peu débraillées, dans un nuage de bulles de savon et ballons blancs. Les cravates sont défaites, les chemises déboutonnées, tandis que certains blousons semblent avoir été enfilés à l’envers.
 
Le créateur s’amuse à hybrider les vêtements en associant deux types de denim différents pour les deux jambes d’un pantalon, qui dans un autre modèle se présente en version jean devant et nylon derrière. Mais aussi en récupérant une veste, toujours en denim, pour confectionner une jupe, ou encore en dédoublant les manches d’une veste dans deux tissus différents.
 
Le designer japonais poursuit ses expérimentations, ne laissant par exemple d’un bomber qu’une paire de manches retenues par une sangle ou fendant ses manches pour transformer le blouson en gilet. Ailleurs, il dénude le dos de parkas et autres vestes. Mihara Yasuhiro joue aussi sur les superpositions en trompe l’œil, comme dans ce pardessus composé d’une robe à fleurs dépassant d’une chemise à carreaux, ou cette autre chemisette qui semble s’échapper d’une veste de survêtement. La technique du trompe l’œil est aussi utilisée pour dessiner des tenues chics sur des pièces basiques, robes scintillantes ou accessoires, tels colliers et appareils photos.

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