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Pier Luigi Loro Piana: "Nous livrons des fabricants chinois depuis plus longtemps"

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5 nov. 2012

Pier Luigi Loro Piana, à la tête de la société familiale et ancien président de Milano Unica, nous livre sa vision de la Chine, en marge de Intertextile Shanghai, qui s'est tenu du 22 au 25 octobre. Le salon, coorganisé par Messe Frankfurt, accueille Milano Unica China, qui regroupe 124 exposants italiens.

Fashionmag.com: Quel rapport entretenez-vous avec la Chine ?
Pier Luigi: Nous venons depuis longtemps en Chine en tant qu’acheteur de cachemire. Nous connaissons donc bien ce pays. Mon père venait dès les années 1960 y acheter du cachemire et j’ai continué à venir en acheter. En Italie, nous n’avons pas la matière première. En revanche, tout y est réalisé, la confection, le tissage ou encore la teinture.

Pier Luigi Loro Piana.

FM: Et aujourd’hui alors, vous êtes exposant ?
PL: Aujourd’hui, certaines maisons chinoises achètent nos tissus en laine et en cachemire. Et chaque année ce marché premium se développe.

FM: Depuis combien d’années vendez-vous en Chine ?
PL: Depuis une dizaine d’années. Mais, en réalité, nous livrons des fabricants chinois depuis plus longtemps. Le phénomène a commencé par des griffes américaines qui achetaient les tissus ou accessoires italiens et les faisaient livrer à leurs sous-traitants chinois. C’était à la fin des années 1980, début des années 1990. Et les Chinois ont appris à faire des produits. En Chine, les millionnaires se comptent par milliers. De l’autre côté de l’industrie, l’amont donc, ils ont appris à tisser et aussi à copier. La question est comment l’industrie italienne peut-elle survivre ? Nous avons opté pour la qualité et la recherche au lieu de la quantité. Nous sommes sur un segment premium et c’est la raison pour laquelle nous sommes ici, avec plus de 120 voisins. La diversité de l’industrie italienne, c’est aussi sa force.

FM: Mais quel est l’objectif du Milano Unica China ? Rencontrez-vous des sous-traitants ou des marques ?
PL: Nous voulons faire connaître les produits italiens aux maisons chinoises. Les griffes, qui sous-traitent en Chine, nous rencontrent à Milan ou à Paris. Ici, c’est intéressant pour la Chine mais aussi pour la zone Asie-Pacifique. Pour les maisons chinoises qui achètent, ce n’est pas si évident de venir en équipe à Milan.

FM: Et le potentiel pour vous ?
PL: Une vingtaine de maisons. Dans, le futur, nous pouvons peut-être doubler ce nombre.

FM: A part la Chine, quels autres pays sont sources de développement aujourd’hui ?
PL: L'Amérique Latine pas encore. Les pays y protègent fortement leur industrie textile, or c’est l’habillement qui y crée surtout de l’emploi. D’où notre incompréhension. Et les Russes importent davantage de produits finis que de tissus. Quant à l’Europe, je ne suis pas inquiet mais surpris que certains découvrent qu’après dix années de monnaie commune nous n’ayons toujours pas de système pour protéger la valeur de la monnaie.

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