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Rénovation de La Samaritaine : le Conseil d'Etat se prononce ce vendredi

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18 juin 2015

Le Conseil d'État dira ce vendredi s'il valide ou non le permis de construire d'un important volet du projet de rénovation de La Samaritaine, qui a été annulé par deux juridictions administratives.

Selon sa décision, le chantier, suspendu depuis des mois, pourra reprendre ou sera définitivement enterré dans sa forme actuelle.

Lors de l'audience du 3 juin dernier, le rapporteur public, Xavier Domino, a demandé aux neuf juges de la plus haute juridiction administrative "de laisser s'écrire, rue de Rivoli, une nouvelle page de l'histoire de l'architecture de Paris".

Le Conseil d'État a été saisi par le groupe de luxe LVMH, propriétaire de La Samaritaine. Il lui demande d'annuler un arrêt de la cour administrative d'appel de Paris qui a confirmé en janvier la suspension décidée mi-mai 2014 par le tribunal administratif d'un permis de construire pour la rénovation du magasin n°4 de La Samaritaine.

Le rapporteur public lui a donné raison en demandant aux juges de casser l'arrêt de la cour administrative d'appel et de trancher le litige au fond en annulant la suspension du permis de construire.

Fermée depuis 2005, La Samaritaine fait l'objet d'une rénovation majeure qui doit déboucher sur l'ouverture d'un nouvel espace comprenant des commerces, un hôtel de luxe, des bureaux, une centaine de logements sociaux et une crèche.

La partie du projet au centre du litige concerne la construction d'une façade, longue de 73 mètres et haute de 25 mètres, avec un habillage de verre transparent doté d'ondulations verticales.

A l'origine de la procédure figurent plusieurs associations, dont la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique de France (SPPEF), qui contestent la conformité de ce projet avec le plan local d'urbanisme (PLU) de la ville de Paris.

Ce dernier stipule que "les constructions nouvelles doivent s'intégrer au tissu existant, en prenant en compte les particularités morphologiques et typologiques des quartiers ainsi que des façades existantes (rythme, échelles, ornementations, matériaux et couleurs)", a rappelé à l'audience leur avocat, Arnaud de Chaisemartin, pour qui "la création architecturale n'est pas dispensée du respect des normes existantes".

Pour le rapporteur public en revanche, les juridictions administratives ont eu tort de valider une interprétation "partielle et restrictive" du PLU parisien qui dit aussi vouloir "préserver le patrimoine issu de l'histoire parisienne tout en permettant une expression architecturale contemporaine".

Il a également contesté l'homogénéité du quartier, expliquant que l'architecture haussmannienne défendue par les opposants ne se retrouvait que dans une partie du tissu urbain avoisinant, qui compte aussi des édifices de style Art nouveau et Art déco ainsi que des bâtiments plus récents à vocation commerciale.

Ce point de vue a été également défendu par l'avocat de la Ville de Paris, Dominique Foussard, favorable au projet, qui a rappelé que la façade sur Seine Art déco de La Samaritaine, aujourd'hui inscrite à l'inventaire des monuments historiques, avait aussi été critiquée lors de sa construction.

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