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19 mars 2023
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Retraites: week-end de tensions après le recours au 49.3

Publié le
19 mars 2023

Alors que deux motions de censure contre le gouvernement doivent être votées lundi 20 mars après un ultime usage de l’article 49.3 dans le cadre de la réforme des retraites, manifestations et affrontements avec la police se sont multipliés tout ce week-end. Faisant craindre à certains responsables que le mouvement ne s’inscrive dans la durée, et notamment le retour d’un “Effet Gilets Jaunes” sur l’activité des commerces.


Arnaud Journois/AFP



Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche soir dans le quartier marchand des Halles, au coeur de Paris, en fin d'après-midi, scandant pour la quatrième soirée consécutive dans la capitale des slogans visant Emmanuel Macron et la police, et rejetant l'usage du 49.3 jeudi dernier pour faire adopter la réforme des retraites.

Il s’agissait du dernier épisode d’un week-end de tensions connu par plusieurs villes de France. La veille, plusieurs centaines de manifestants avaient pénétré dans le centre commercial Westfield Forum des Halles, situé au cœur du quartier.

Plusieurs responsables politiques et observateurs ont rapidement fait le parallèle avec les Gilets Jaunes, qui en 2018 et 2019 ciblaient principalement rues marchandes et zones commerciales périphériques. Un parallèle s'appuyant notamment sur plusieurs blocages de ronds-points intervenus en France ce week-end.

"Le gouvernement n'a pas voulu discuter, il est responsable de cette impasse. Les rassemblements à répétition, c'est le seul moyen de lui mettre la pression. La rue s'exprime, et si elle brûle des choses c'est pour se faire entendre", expliquait dimanche soir à Paris Pierre Simon, 24 ans, à l'AFP.

"La retraite à 60 ans on s'est battus pour la gagner, on se battra pour la garder", scandait la foule, encadrée de près par les forces de l'ordre à la veille d'une journée décisive avec le débat à l'Assemblée nationale sur les motions de censure.

Des tensions accrues depuis l’absence de vote 



La capitale a connu trois soirées de tensions depuis l'annonce jeudi du recours par Elisabeth Borne à l'article 49.3 de la Constitution qui permet l'adoption d'un texte sans vote, sauf motion de censure.

Jeudi et vendredi, la colère de milliers de personnes avait éclaté place de la Concorde, amenant la préfecture de police à interdire jusqu'à mardi tout rassemblement sur cette place, située tout près de l'Assemblée nationale et au pied des Champs-Elysées, et qui restait dimanche sous surveillance policière.


Samedi, plusieurs milliers de personnes, à l'appel de la CGT Ile-de-France, "4.000" selon la police, avaient convergé place d'Italie puis des incidents avaient éclaté. Pour cette seule journée de samedi, 400 contrôles ont eu lieu place de la Concorde et 122 interpellations effectuées dans la capitale, selon le ministère de l'Intérieur.

Le phénomène des rassemblements, autorisés ou non, ne se limitent pas à Paris. Des rassemblements ont ainsi rythmé l’ensemble du week-end, de Saint-Raphaël à Caen en passant par Roanne, Gap, Annecy, Saint-Etienne, Nantes, Brest, Dijon, Grenoble, Valence ou Marseille. L’intersyndicale avait lancé des appels aux rassemblements dès jeudi, avec l’usage de l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter la réforme des Retraites par l’Assemblée Nationale.

Une motion de censure a été déposée par le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot). Une motion "transpartisane" et cosignée par des élus de la Nupes. Cette dernière a davantage de chances d'être votée par des députés de droite défavorables à la réforme des retraites que celle du RN. Mais la barre de la majorité absolue pour faire chuter le gouvernement paraît difficile à atteindre. Un vote dont l’effet sur la mobilisation sera vraisemblablement aussi observé que le vote lui-même.

(avec AFP)

 

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