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29 mars 2019
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Roberto Cavalli va demander à être placée sous concordat

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29 mars 2019

Le conseil d’administration de Roberto Cavalli a opté pour la solution du concordat, a annoncé la maison de luxe dans un communiqué, au terme du board qui s’est tenu à Milan vendredi 29 mars. Comme les rumeurs le laissaient entendre ces derniers jours, la griffe italienne va donc demander en début de semaine à être placée sous « concordat préventif en continuité », une procédure de sauvegarde, similaire au redressement judiciaire français, lui permettant de poursuivre son activité, tout en rassurant fournisseurs et créanciers.


Roberto Cavalli, automne-hiver 2019-20 - © PixelFormula


« Via cette demande, la société entend utiliser un mécanisme juridique bien défini mis en place par le législateur pour gérer et surmonter les phases critiques qui pourraient également entraîner la suspension de certaines activités dans des pays étrangers », précise la maison italienne, détenue depuis 2015 par le fonds d’investissement Clessidra.

Le principal actionnaire de Roberto Cavalli cherche depuis de longs mois à céder sa participation s’élevant à 90 % du capital, les 10 % restants étant encore aux mains du fondateur éponyme. Il était en discussion récemment avec le groupe américain Bluestar Alliance, qui détient entre autres les griffes Bebe, Catherine Malandrino, Tahari ou encore Brookstone.

« Les comptes de Roberto Cavalli se sont améliorés, mais cela ne suffit pas car la marque se trouve dans une situation de tension financière. Ce concordat va permettre de préserver l’entreprise dans ce moment difficile », nous explique une source proche de la direction. « Du point de vue des négociations, qui étaient en cours entre Clessidra et les potentiels acheteurs, s’annonce une phase d’incertitude car ce sera désormais au tribunal de décider de la meilleure offre possible », souligne-t-elle.

« Ce concordat ne va pas empêcher l’opération de vente de se réaliser. Au contraire, cela devrait être un élément favorable car cette formule permet de garantir le rapport avec les fournisseurs et autres, et donc d’affronter l’entrée d’un éventuel investisseur dans la maison dans des conditions de moindres tensions financières », analyse une autre source proche du dossier.

Cette délibération du conseil d’administration intervient alors que Paul Surridge, le designer aux commandes de la direction créative de la griffe de luxe italienne depuis mai 2017, a démissionné il y a quelques jours et que les tensions avec les syndicats se sont accentuées. Ces derniers, inquiets pour l’avenir de Roberto Cavalli, ne voient pas d’un bon œil la procédure du concordat préventif.

« Nous aurions préféré une solution directe avec le potentiel acquéreur sans passer par le concordat parce que c’est toujours un moment complexe », nous confie un syndicaliste. Dans un communiqué diffusé les jours précédents, les syndicats exprimaient leur crainte quant à l’avenir des 270 employés du groupe, en particulier les 200 personnes travaillant sur le site de production florentin.

Le modèle de business de l’américain Bluestar, le potentiel repreneur, est totalement différent par rapport à celui d’une maison de mode comme Roberto Cavalli. Principalement actif aux Etats-Unis et opérant à travers des licences, le groupe pourrait songer à supprimer le site de Florence. D’un autre côté, c’est le seul investisseur qui aurait proposé jusqu’ici une offre assez importante, de l’ordre de 100 millions d’euros.

Franchement inquiets, les syndicats ont appelé à une manifestation ce lundi 1er avril devant le siège de la Région Toscane à Florence, où se tiendra ce jour-là une première table de discussions entre la Région, les maires des territoires impliqués, les syndicats et l’entreprise.

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