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Saint-Emilion: un château conteste en justice la vente d'un grand cru classé à Clarins

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17 nov. 2021

Un grand cru de Saint-Emilion a entamé une action en justice pour faire annuler la vente pour 75 millions d'euros d'un château voisin au groupe cosmétique Clarins, estimant avoir été "lésé" par la Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer), a-t-on appris mardi auprès de son gérant.


Site du château Beauséjour/DR


Mathieu Cuvelier, gérant de clos Fourtet, premier grand cru classé B de Saint-Emilion, a expliqué à l'AFP avoir le sentiment d'être le "dindon de la farce" et d'avoir été "considéré de façon déloyale" dans cette procédure de vente gérée par la Safer Nouvelle-Aquitaine au nom des vendeurs, la famille Duffau-Lagarosse.

Selon lui, clos Fourtet avait initialement été désigné en novembre 2020 comme acquéreur par une majorité des associés propriétaires du château Beauséjour, propriété de 6,24 hectares plantés également classée B et dans le giron des Duffau-Lagarosse depuis 1847.

Mais une fois devant la Safer, société à but non lucratif placée sous tutelle de l'Etat et qui intervient légalement dans ce type de cession, "on s'est rendu compte qu'on avait été totalement ignorés", a ajouté M. Cuvelier.

En avril, la Safer avait attribué le château à la société Beauséjour Courtin, menée par la famille Courtin-Clarins (groupe Clarins) et Joséphine Duffau-Lagarrosse, "sous la condition de garantir et de sécuriser l'installation" de cette dernière en "jeune agricultrice". La Safer avait indiqué avoir examiné trois autres offres, sans les nommer.

Joséphine Duffau-Lagarrosse, jeune trentenaire, ne s'était dans un premier temps pas manifestée pour se porter acquéreuse, faute de soutien financier, selon le site spécialisé Vitisphère, qui a révélé mardi l'action en justice du clos Fourtet.

Me Christine Jaïs, avocate de clos Fourtet, a expliqué à l'AFP que la famille Cuvelier demandait la nullité de la vente de Beauséjour au motif notamment que la décision de la Safer était "irrégulière" et que les conditions attachées à cette décision n'avaient "pas été respectées".

Une première audience est prévue le 6 décembre au tribunal de Libourne.

M. Cuvelier a par ailleurs dit espérer que cette démarche judiciaire permette de "mettre au ban" les "pratiques un peu décriées" de la Safer. Sollicitée par l'AFP, la Safer n'a pas répondu.


Bordeaux, 16 nov 2021 (AFP)

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