Sézane : une éclosion portée par le bouche à oreille 

Auteur :

Anaïs Lerévérend

Publié le
26 nov. 2014

Sézane termine l'année 2014 sur les chapeaux de roue. Lancée par Morgane Sézalory il y a deux ans, dans la continuité de son aventure précédente auparavant baptisée Les Composantes, la jeune marque a réussi à se faire une place, un nom et une belle clientèle. Avec un vivier de 250 000 clientes et "sympathisantes", Sézane a profité à fond du bouche à oreille sur les réseaux sociaux, puisque sa particularité est de n'être vendu que via son e-shop.

Mais c'est bien une marque avec la particularité de la distribution web que veut être Sézane, et pas un e-commerçant. Et pour asseoir sa notoriété de marque, elle a trouvé un allié de taille en cette fin d'année. Elle est ainsi l'une des griffes invitées de La Redoute et aura les honneurs de la couverture du catalogue et d'une double page d'ouverture à partir de début décembre. Ce n'est pas une première pour Morgane Sézalory qui collabore également avec l'enseigne Madewell (groupe J.Crew) sur le marché américain.

Pour la capsule La Redoute, Sézane a voulu tenir sa ligne de conduite : des essentiels désirables pour les trentenaires, avec de jolies matières et une allure citadine et féminine avec des accessoires prépondérants, à des prix évidemment un peu inférieurs aux produits vendus par la marque elle-même. Car le positionnement de Sézane se revendique celui du "luxe accessible", un haut de gamme avec des prix d'appel comme 90 euros pour une blouse en soie ou un jeans pour une fabrication très majoritairement européenne et surtout portugaise.

"Nous voulons apporter un rapport qualité-prix vraiment intéressant grâce à notre modèle 100% web moins coûteux qu'une distribution classique, nous voulons créer un effet d'aubaine", explique Corentin Petit, l'associé de Morgane Sézalory. Un bouche à oreille qui a fonctionné via la blogosphère et les réseaux sociaux, où la marque veut cultiver son identité et sa "succes-story" générationnelle. Morgane Sézalory est toujours, comme depuis le lancement, derrière le contenu publié, même si le service client qui gère les interactions s'est lui fortement développé.

Les recrutements ont également eu lieu du côté de la production, pour pouvoir suivre la nouvelle cadence, puisque la marque multipliera son chiffre d'affaires par quatre cette année (sans toutefois communiquer son montant). Ils seront bientôt 20 en tout à oeuvrer en coulisses pour Sézane. "Nous n'avons pas du tout fait le tour du sujet féminin pour l'instant, il nous reste beaucoup de catégories de produit à explorer", explique Morgane Sézalory. Si les lignes sacs et chaussures sont désormais bien installées, le prêt-à-porter devrait s'étoffer progressivement.

Après le lancement du premier jeans en début d'année, après une longue recherche pour répondre au mieux à un besoin utilitaire, c'est la maille qui est l'objet de toutes les attentions. "Les pièces à manche sont également encore à inventer" ajoute Corentin Petit. Les collections sont bâties en quatre saisons, printemps, été, automne, hiver, et se découpent en sous-collections d'une centaine de modèles dévoilées chaque mois. Un moyen de coller aux besoins immédiats et de prendre peu de risques, la marque ne faisant pour l'instant pas de soldes et préférant courir le risque de la rupture de stocks.

En attendant, pour ne pas perdre la proximité rendue possible par les réseaux sociaux à ses débuts, la marque va se créer un lieu de rencontre. S'il n'est toujours pas question de boutique maintenant que le modèle online souple et direct est approuvé, Sézane aura néanmoins à côté de ses locaux, rue Saint-Fiacre, un lieu pour reçevoir des clientes sur rendez-vous et leur faire découvrir la collection de manière personnalisée et sans obligation d'achat. "L'appartement", puisqu'il s'appelera ainsi, devrait être prêt à reçevoir ses premières visites au printemps prochain.