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25 mars 2020
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SMCP en croissance en 2019, avant un fort recul attendu sur 2020

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25 mars 2020

Le contraste des chiffres est saisissant. Le groupe français SMCP, détenteur des marques Sandro, Maje, Claudie Pierlot et plus récemment De Fursac, a publié ce 25 mars les résultats de son exercice 2019 d'où il ressort une progression de 11,3% du chiffre d’affaires à 1,132 milliard d'euros, en données publiées (+8,7% à taux de change et périmètre constants). Mais, avec la crise sanitaire en cours, la firme aux 1 578 points de vente (au 31 décembre 2019) avertit dans la foulée que ses perspectives pour 2020 sont fortement revues à la baisse avec un recul anticipé de 20% des ventes au premier trimestre 2020.


Sandro


Dans le détail, l'année 2019 a été portée par l'intégration de la marque De Fursac en septembre dernier (son rachat avait été annoncé en juin et l'autorité de la concurrence avait donné son feu vert à l'opération fin août, ndlr), qui a donc participé en partie à la croissance sur 2019. "En données publiées, le chiffre d’affaires a progressé de 11,3 %, intégrant un effet de change positif de 1,3 % et une contribution de la marque De Fursac à hauteur de +1,2 %", relève un communiqué du groupe.

Le rachat de De Fursac, s'il a permis de doper le chiffre d'affaires de la firme de prêt-à-porter, a aussi eu une incidence sur sa "dette financière nette qui est passée de 274,0 millions d’euros au 31 décembre 2018 à 387,4 millions d’euros au 31 décembre 2019". Le groupe précise "qu'une nouvelle structure financière a été mise en place en mai dernier, à la suite du refinancement de la dette existante de SMCP et dans le cadre de l’acquisition De Fursac. (...) Grâce à cette nouvelle structure financière, SMCP bénéficie d’une réduction du coût de sa dette et d’une maturité étendue à 5 ans. Cette nouvelle structure offre au groupe une certaine marge de manœuvre pour faire face aux pressions à court terme".

Outre l'acquisition de De Fursac, l'internationalisation du groupe a beaucoup aidé, comme en témoigne le bond de 14,2% des ventes à l’international (à taux de change et périmètre constants), dont plus de 30 % de croissance en données constantes en Chine continentale.

L’Ebitda ajusté a progressé de 1,6% à 174,2 millions d’euros en 2019, sans tenir compte de la nouvelle norme IFRS16 relative aux contrats de location (en l'intégrant, l'Ebtida s'envole à 286,4 millions d'euros). Le résultat net (part du groupe) s’est élevé à 51,6 millions d’euros, soit une hausse de 2,8% hors prise en compte de la norme IFRS16. En revanche, il retombe à 43,7 millions en la comptabilisant.

Pour rappel, l'année fiscale 2019 est la première à appliquer ladite norme qui, selon SMCP, "impacte significativement les comptes du groupe du fait de l’importance du réseau de magasins gérés en propre".

Presque tous les magasins ont rouvert en Chine



Affecté par la fermeture de la grande majorité de ses magasins dans le monde en raison des mesures de confinement mises en place par les différents pays touchés, le groupe de prêt-à-porter explique avoir pris des "mesures immédiates pour atténuer l'impact économique et protéger sa trésorerie, telles que la réduction de ses dépenses d'exploitation, le report de ses investissements non essentiels, l'ajustement de son niveau de stocks et de ses collections et le maintien du e-commerce qui a représenté environ 15% de ses ventes en 2019".

De plus, le groupe précise qu'au 17 mars, il "disposait de plus de 200 millions d'euros de trésorerie et d'équivalent de trésorerie pour faire face à la crise".

Malgré la réouverture de la quasi-totalité des magasins physiques en "grande Chine" (quand 70% d'entre eux avaient été fermés au pic de l'épidémie), "le trafic dans les malls demeure encore extrêmement limité malgré quelques signes d'amélioration au cours de ces derniers jours", souligne SMCP.

Les fermetures de magasins en Europe, au Moyen-Orient ainsi que dans la région Amériques, décidées par les différents gouvernements pour tenter d'enrayer l'épidémie, ont un effet sur les "ventes et la rentabilité de SMCP (qui) sont significativement impactées".

Mais, "compte tenu de la progression rapide de l'épidémie et des incertitudes quant à sa durée, il est, pour l'heure, impossible de communiquer des prévisions pertinentes pour l'année 2020, tant en termes de chiffre d'affaires que de rentabilité", souligne SMCP.

Les marques Sandro et Maje ont été fondées à Paris, respectivement en 1984 et en 1998 par Evelyne Chetrite et Judith Milgrom, qui continuent à en assurer la direction artistique. Pour sa part, la marque Claudie Pierlot, fondée en 1984 par Mme Claudie Pierlot, a été acquise par le groupe en 2009.

La rédaction avec AFP

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